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jeudi 6 juillet 2017

Les mâakouda de Paprikas


J’aime les livres de cuisine voyageurs. Ce sont ceux que j’utilise le plus. Et ce joli livre de Nadia Paprikas sur la cuisine marocaine n’a pas encore rejoint sa place sur l’étagère. Depuis que je l’ai reçu il traîne toujours quelque part, prêt à s’ouvrir sur telle recette de pain, de tajine ou de crêpe qui m’avait attiré l’œil dès la première lecture.

La cuisine marocaine de Nadia est simple et familiale, presque familière. Pas besoin d’ingrédients introuvables, d’ustensiles sophistiqués, tout est fait pour faciliter l’initiation à cette cuisine si parfumée. 
J’ai toujours aimé particulièrement l’utilisation que les marocains font des légumes, et notamment les salades cuites, comme la taktouka de poivrons (appelée aussi frita) ou le zaalouk, cette salade d’aubergines absolument irrésistible, qui  ont accompagné parfaitement l’autre dimanche une côte de bœuf au barbecue. 

Je n’ai pas résisté non plus à ces galettes de pommes de terre, croustillantes et parfumées de persil et de coriandre. Mais qui le pourrait ?

J’ai idée que ce livre va continuer à trainer un bon moment à portée de main.


Mâakouda - Galettes de pommes de terre
  • 4 pommes de terre
  • 2 œufs
  • 2 gousses d’ail hachées
  • 2 cs de persil plat haché
  • 2 cs de feuilles de coriandre hachées
  • 1 cs de cumin en poudre
  • ¼ cc de curcuma
  • Sel, poivre
  • 100g de farine
  • Huile pour friture
Éplucher et laver les pommes de terre. Les couper en cubes. Les cuire 10 minutes à l’eau bouillante salée. Égoutter et laisser complètement refroidir.
Dans un saladier, réduire les pommes de terre en purée – à la fourchette ou au presse purée. Ajouter 1 œuf battu, l’ail, le persil, la coriandre, le cumin et le curcuma. Saler et poivrer. Bien mélanger le tout.
Battre le 2ème œuf dans une assiette creuse. Verser la farine dans une autre assiette.
Façonner des boulettes de purée en les aplatissant légèrement avec les doigts. Les rouler dans la farine, puis dans l’œuf battu et encore une fois dans la farine (ôter l’excédent de farine en tapotant avec les doigts).
Faire chauffer l’huile dans une sauteuse puis faire cuire les galettes des deux côtés pendant 5 minutes environ. Égoutter sur du papier absorbant avant de servir.




vendredi 17 mai 2013

Tajine de coquelets aux petits pois

Ces derniers temps, le quotidien fut chargé et les nourritures fort simples. L’envie d’innover en cuisine et d’en partager le résultat reléguée tout au bas de la pile. Ce sont des choses qui arrivent aux plus gourmands d’entre nous.
Le seul plat notable fut un simple tajine. Au bout de ces longs mois d’hiver, de ce temps maussade qui n’en finit pas, j’avais envie de légumes, comme on peut avoir soif d’eau.
Tajine de coquelets aux petits pois
(Pour 4 personnes)
  • 2 coquelets
  • 4 carottes
  • 4 pommes de terre moyennes
  • 600g de petits pois écossés
  • 2 oignons moyens
  • 1 gousse d’ail
  • 2 feuilles de laurier
  • 1 cc de graines de coriandre
  • 1 cc de graines d’aneth
  • 1 cc de cumin en poudre
  • 1 cc de curcuma en poudre
  • 2 cc de ras el hanout
  • Sel, poivre
Couper chaque coquelet en deux. Dans une poêle à part, faire dorer les morceaux sur chaque face. Saler, poivrer.
Dans le plat à tajine faire fondre à l’huile d’olive les oignons émincés jusqu’à transparence, avec les graines de coriandre et d’aneth légèrement écrasées. Ajouter la gousse d’ail écrasée, le curcuma, le ras el hanout et le cumin, bien mélanger et faire revenir une minute. Ajouter la viande et les feuilles de laurier, les carottes et les pommes de terre, saler, poivrer. Verser de l’eau à hauteur, couvrir le plat et laisser mijoter environ 1/2 heure, jusqu’à ce que les carottes soient tendres. Ajouter un peu d’eau si besoin.
Ajouter ensuite les petits pois. Couvrir et laisser cuire environ 15 minutes, jusqu’à ce que les petit-pois soient tendres. Rectifier l’assaisonnement, parsemer de feuilles de coriandre et servir de suite.

mardi 29 janvier 2013

Boulettes orientales, my way

 
Elle m’avait dit: 2013 sera l’année des boulettes. Ainsi soit-il.
 
Je démarre donc avec les boulettes orientales, improvisées à ma façon (en attendant de récupérer la recette des excellentes boulettes de tata Odette, un vrai succès familial).
 
Les boulettes, elles ont un petit côté ludique, dinette, une nourriture qu’on pique, qu’on pourrait manger avec les doigts. On en trouve pratiquement dans tous les pays, toutes les cultures culinaires, frites, en sauce, en soupe, de poisson, de viande, de légumes, de féculents. Une diversité incroyable qui laisse place à l’imagination.
 
Alors, improvisons.
A vous les studios…
 
 
Pour celles-ci, je me suis inspirée de La cuisine Juive Marocaine de Rivka Levy, un livre au look très démodé mais riche en recettes de base (notamment en recettes d’abats) pour qui s’intéresse à cette riche tradition culinaire.
Pour l’assaisonnement, j’ai fait au nez, ou à l’œil (ton œil ta balance, qu’ils disent).
 
Boulettes de bœuf en sauce tomate
(pour 6 personnes)
  • 600g de viande de bœuf hachée
  • ½ oignon émincé finement
  • 1 pomme de terre moyenne cuite à l’eau
  • 1 œuf
  • 3 cc d’huile d’olive
  • 3 cc d’eau
  • 2 cs de coriandre fraiche ciselée
  • ½ cc de sel
  • ½ cc de poivre noir
  • 2 cc de cumin moulu
  • 2 cc de macis moulu
  • 1 cc de paprika (ou poivre rouge)
  • 1 cc de curcuma moulu
  • 1 cc de gingembre moulu
  • ¼ cc de cannelle moulue
Sauce
  • ½ oignon émincé finement
  • 4 gousses d’ail émincées
  • 3 feuilles de laurier
  • 1 boite de tomates pelées en dés
  • ½ boite d’eau
  • 1 cc de concentré de tomates
  • Sel/poivre
  • Huile d’olive
Préparer la sauce. Dans un faitout faire revenir doucement à l’huile d’olive l’oignon et l’ail avec les feuilles de laurier, jusqu’à ce que l’oignon soit translucide. Ajouter les tomates, et la contenance d’une demi-boite d’eau, puis le concentré de tomate. Saler, poivrer. Couvrir et laisser mijoter à feu doux 1 heure.
 
Dans un grand saladier, écraser la pomme de terre au presse purée. Ajouter tous les éléments du hachis et bien malaxer. Gouter et ajuster l’assaisonnement. Laisser reposer une vingtaine de minutes.
Fariner un plateau. Avec les mains huilées, former des boulettes de la grosseur d’une belle noix. Les rouler au fur et à mesure dans la farine.
 
A la poêle, en deux fois, faire revenir les boulettes dans l’huile d’olive sur toutes leurs faces, jusqu’à ce qu’elles soient bien dorées.
Les déposer dans la sauce tomate, couvrir et laisser cuire environ une heure, en ajoutant un peu d’eau dans la sauce en cours de cuisson si besoin.
 
Servir avec de la semoule.

mercredi 15 juin 2011

A break in the rush


Pas le temps d’écrire, pas le temps de lire. A peine le temps de cuisiner.

Une petite recette pour faire une pause? Parce que c’est la saison, entre les gouttes. Le temps des feux de bois, des brochettes et des saveurs du sud. La recette de chermoula de Paprikas qui me tentait depuis un bon bout de temps. Envie d’agneau bien juteux, et d’une sauce acidulée de citron confit, parfumée de coriandre.

Avec ca, servez un peu de semoule, et de la frita, pourquoi pas, ou une salade d’aubergines.


Brochettes d’agneau à la chermoula
  • Une épaule d’agneau
  • 2 poivrons rouges
  • 250g de tomates cerise
  • 1 botte abondante d’oignons nouveaux

Marinade
  • 3 cs de coriandre haché
  • 2 cs de persil haché
  • Sel
  • Poivre
  • 2 gousses d'ail hachées
  • 1 cs de paprika
  • 1 cs de cumin
  • 2 cs de jus de citron
  • 3 cs d'huile d'olive

Couper l’épaule en morceaux, dégraisser si besoin. Mélanger tous les ingrédients de la marinade et laisser reposer au frais au moins une heure (toute une nuit serait mieux).
Eplucher les oignons et les faire précuire au four à micro-onde à pleine puissance pendant 2 minutes. Laver et détailler les poivrons en morceaux et les faire précuire au four à micro-onde à pleine puissance pendant 2 minutes (on peut aussi faire blanchir les légumes à l’eau bouillante).
Assembler les brochettes en alternant les éléments. Laisser l’homme les faire cuire au barbecue. Saler en fin de cuisson. (la pré-cuisson des légumes permet d’avoir une viande saisie et des légumes pas trop crus).

Sauce
  • 1 boite de bonnes tomates concassées
  • 2 cs de coriandre hachée
  • 3 gousses d’ail écrasées
  • ½ citron confit émincé
  • Cumin, sel, poivre, au goût
  • 4 cs d’huile d’olive.

Mélanger tous les ingrédients dans une casserole. Faire cuire à feu doux une bonne demi-heure jusqu'à ce que la sauce soit dense. (Attention à ne pas trop saler au départ, les citrons confits étant déjà salés.

Imprimer la recette.

Il faudrait prendre le temps de regarder la pluie tomber.

vendredi 25 février 2011

Spectateurs


Qui sommes nous pour juger, analyser la situation ? De loin, bien à l’abri dans nos bulles, derrière nos frontières qu’il faudra « défendre » sans doute, contre des « hordes » d’immigrés.
Simpliste, je le suis, certainement. Ou naïve, tendance bobo. Peu importe. Juste envie d’admirer ces peuples qui sortent au grand jour, sans armes, défendre leur liberté contre des dirigeants indignes et assassins. Et me demander ce que je ferais à leur place. Aurais-je ce courage, cette détermination ? Qui le sait ?
Il serait temps peut-être de s’émouvoir, de s’enthousiasmer pour le printemps de ces peuples avec lesquels nous partageons une si longue histoire.
Et tant de gourmandises…


J’aime la cuisine de cette région du monde, comme cette recette de Réquia, simple, parfumée et fondante. Délicieuse en accompagnement d’un tajine de poulet aux olives et citron confit.

Carottes chermoula
  •  600g de carottes
  • 1/4 de bouquet de coriandre et 1/4 de bouquet de persil
  • 3 gousses d'ail pelées
  • 1 citron
  • 5 CS d'huile d'olive
  • 1 CC de cumin
  • 1/2 CC de paprika

Peler et couper les carottes en rondelles (ou en batonnets) et les cuire avec une gousse d'ail dans de l'eau bouillante salée pendant 15 minutes (elles doivent "al dente"). Les égoutter.
Laver les herbes et les mixer finement avec les deux gousses d'ail restantes puis verser ce mélange dans une sauteuse. Ajouter le paprika, le cumin, l'huile et le jus de citron. Cuire cette chermoula à feu moyen pendant 5 minutes en remuant constamment. Ajouter les carottes, la gousse d'ail écrasée et une pincée de sel et laisser cuire environ 10 à 15 minutes supplémentaires à feu doux. Mélanger de temps à autre pour bien enrober les carottes de la chermoula.
Servir tiède ou froid.

Imprimer la recette

vendredi 11 juin 2010

Le tajine aux petits pois et la téloche



Tiens, l’autre jour, on m’a proposé d’aller faire des tajines à la télé. Ce ne sera pas la première proposition du genre à laquelle je ne réponds pas, mais peut-être bien la dernière cette fois (on ne sait jamais, des fois qu’ils me lisent).

Parce que non, décidément, je n’ai pas envie de cuisiner pour la télé. Je ne suis pas une experte en tajine, ni en quoi que ce soit d’autre d’ailleurs, je n’ai de leçons à donner à personne et ce n’est pas mon métier.

Mais surtout, ma petite cuisine est mon espace privé, mon lieu de méditation quotidien. Je n’ai aucune envie d’y voir débarquer une équipe de télé, de devoir ranger mon souk familier pour que tout apparaisse nickel aux yeux du monde, de perdre une journée de congé pour permettre à M6 de tourner un sujet, de voir ma tête dans le poste, ou que sais-je encore…

Tout ça pour quoi ? Une gloire éphémère ? On s’en passera.

Ca m'a bien donné envie de faire un petit tajine printanier, en tout cas !




Tajine de veau aux petits pois

800g de viande de veau (tendron et flanchet mélangés)
6 carottes nouvelles
1 botte de navets nouveaux
6 petites pommes de terre nouvelles
500 g de petits pois écossés
2 oignons émincés
10 graines de coriandre
1 cs de curcuma
1 cs de ras el hanout
1 cc de gingembre en poudre
1 cc de muscade en poudre
½ citron confit
2 feuilles de laurier
Sel, poivre
1 botte de coriandre fraiche

Dans une poêle à part, faire revenir rapidement les morceaux de veau. Saler, poivrer.
Dans le plat à tajine faire fondre à l’huile d’olive les oignons émincés jusqu’à transparence, avec les graines de coriandre légèrement écrasées. Ajouter le curcuma, le ras el hanout, le gingembre et la muscade, bien mélanger et faire revenir une minute. Ajouter la viande et les feuilles de laurier, couvrir d’eau à hauteur, couvrir le plat et laisser mijoter environ ¾ d’heure, jusqu’à ce que la viande soit tendre. Ajouter un peu d’eau si besoin.
Disposer ensuite artistiquement les pommes de terre, les carottes et les navets dûment épluchés au dessus de la viande. Saler. Couvrir et laisser cuire 20 minutes. Puis ajouter les petits pois et le citron confit coupé en petits morceaux. Couvrir et laisser cuire encore 15 minutes, jusqu’à ce que les petits pois soient cuits. Rectifier l’assaisonnement, parsemer de feuilles de coriandre et servir de suite.

Imprimer la recette

mercredi 27 janvier 2010

Un tajine à l'anis



"Qu'est-ce qu'on mange?"
"Un tajine."
"J'aime pas les carottes dans les tajines."
"Il n'y a pas de carottes dans celui-là."
"Oh, ça sent bizarre..."
"Maman, j'aime pas les fenouils."
"Mais tu aimes ça d'habitude!"
"Maman, c'est quoi les trucs noirs?"
"Des olives, laisse si tu n'aimes pas."
"Qu'est-ce que tu en penses?"
"Pas mal, mais moins bon que l'autre recette."

Un soupçon de découragement...N'empêche, moi je l'ai trouvé très bon ce tajine. Faut juste aimer les fenouils.




Tajine de poulet aux fenouils, olives violettes et citron confit.

1 poulet fermier
1 kg de fenouils
1 citron confit au sel (ou 2 si ce sont des petits)
2 oignons
2 gousses d'ail
3 cs d'huile d'olive
25 cl d'eau
1 dosette de safran
1 cc de gingembre râpé
1 cc de graines de fenouil
1 cc de sel (si nécessaire)

Couper le poulet en morceaux. Laver et ôter les premières feuilles dures des fenouils. Les couper en quartiers. Couper la moitié du citron en lamelles, l'autre en quartiers. Eplucher et couper les oignons en lamelles, éplucher et écraser l'ail.

Dans le tajine faire dorer les morceaux de poulet avec les oignons, l'ail et le citron confit en lamelles. Verser l'eau tout autour, ajouter les olives, le safran, les graines de fenouil et le gingembre.

Porter à ébullition, goûter et rectifier l'assaisonnement si besoin. Le citron confit et les olives sont souvent suffisamment salés.
Couvrir et laisser cuire à feu doux pendant 35 minutes. Ajouter le fenouil et laisser cuire jusqu'à ce qu'il soit tendre (chez moi ça a pris 45 minutes environ).
Servir bien chaud, à des convives qui aiment les fenouils.

D'après une recette du Grand livre de la cuisine marocaine de Fatema Hal.

Imprimer la recette

lundi 15 décembre 2008

Un tajine, pour réchauffer l’hiver


Ca cuit tout seul un tajine. Et à chaque fois c’est magique.

Je crois que je suis tombée amoureuse du plat lui-même, de son poids, de sa couleur, du vernissé de son couvercle conique.

Et de cette cuisson douce aussi, propre aux plats de terre cuite, qui vous fait des viandes et des légumes délicieusement confits.

Essayez celui-ci : de l’agneau – des morceaux avec os, pour la sauce; les légumes du moment, carottes, navets, pommes de terre et topinambours au goût délicat ; un peu de citron confit pour l’acidité, quelques olives vertes pour l’amertume.

Et des épices, pour réchauffer l’hiver.





Tajine d’agneau aux topinambours

800g d’agneau (tranches de gigot avec os, collier)
2 oignons
1 gousse d’ail
3 carottes
1 botte de petits navets
5 petites pommes de terre à chair ferme
5 topinambours
Coriandre fraiche
1 cc de curcuma
1 cc de cumin
1 cc de ras el hanout
½ cc de cannelle
20 grains de coriandre
½ citron confit
10 olives vertes

Eplucher, nettoyer les légumes. Dans une sauteuse, faire dorer la viande dans une cuillérée à soupe d’huile d’olive. Saler, poivrer, réserver dans un plat.
Dans le plat à tajine, sur feu moyen, faire fondre jusqu’à transparence les oignons émincés. Ajouter l’ail haché et les graines de coriandre légèrement écrasées. Laisser revenir une minute. Ajouter le curcuma, le cumin, le ras el hanout et la cannelle. Laisser revenir une minute.Disposer la viande dans le plat, les légumes au dessus, les olives et le citron confit coupé en petits dés. Ajouter de l’eau à hauteur, baisser le feu et couvrir. Laisser cuire jusqu'à ce que la viande et les légumes soient tendres, environ une heure, en enfonçant les légumes dans la sauce au bout de quelques temps pour qu’ils s’en imprègnent. Ajouter un peu d’eau en cours de cuisson si besoin. Parsemer de coriandre fraiche avant de servir.

lundi 27 octobre 2008

Les aubergines de Mansouria


C’était une de ces longues soirées de juin, au jardin. Elvira et João étaient arrivés les bras chargés de présents délicieux. Bouteilles, charcuteries fines et douceurs à la fois familières et étrangement orientales.

On s’est assis là, et on n’a plus bougé. A la nuit tombée, les bougies allumées, on a sorti les pulls et on est restés, tard dans la nuit. Parler, écouter surtout, profiter au maximum d’une parenthèse réelle dans cette histoire virtuelle.

On n’a pas pris de photos ce soir là, ni véritablement prêté attention au goût des plats. Mais je me souvenais de la douceur onctueuse de cette salade d’aubergines, de la légère amertume du citron confit, des parfums de coriandre et de cumin.

L’automne est bien installé. Déjà, il a gelé. Avec les dernières tomates du jardin, j’ai essayé d’attraper un petit bout d’été.


Les aubergines de Mansouria

2 aubergines moyennes
4 tomates bien mûres
1 botte de coriandre
½ citron confit
4 gousses d’ail
Huile d’olive
Sel, poivre
1 cc de cumin

Laver et couper en très petits dés les aubergines avec leur peau. Les faire frire dans une huile très chaudes jusqu'à ce qu’elles soient tendres et un peu dorées. Les laisser égoutter. Eponger l’excédent d’huile avec du papier absorbant.
Peler et épépiner les tomates. Les hacher. Hacher la coriandre et l’ail. Laver et éponger le citron confit. Le couper en tout petits morceaux.
Faire chauffer l’huile d’olive dans une sauteuse, ajouter l’ail, les tomates, le poivre et le cumin. Saler peu – les citrons confits sont en général très salés. Couvrir et laisser cuire à feu doux pendant 10 minutes et ajouter les cubes d’aubergine frits, la coriandre hachée et le citron coupé. Mélanger et laisser cuire à feu doux pendant 20 minutes en remuant avec une cuillère en bois de temps en temps. Servir froid en entrée ou chaud en accompagnement.
Recette adaptée du Grand livre de la cuisine Marocaine, de Fatema Hal, décidément une mine de trouvailles gourmandes.

lundi 15 septembre 2008

D’amandes et de miel



Les doigts de la mariée, sbiattes laroussa, un joli nom pour un gâteau. Les marocains sont des poètes. Ou bien ils ont le sens de l’humour. Ou les deux.

Ruisselants de miel, craquants et moelleux, le parfum des amandes, de la fleur d’oranger, de la pistache et de la cannelle mêlés en une seule bouchée. Les doigts qui collent et la mine réjouie. Surtout ne pas en reprendre un autre dans la foulée.

Certes ils sont riches. Ce sont des gâteaux de fête.





Très semblables à ceux de Mémé, mais cette fois-ci je me suis inspirée du Grand livre la cuisine marocaine de Fatema Hal pour les proportions de la pâte d’amande. J’ai ajouté les pistaches sur le dessus, comme on les trouve chez Korcarz, au 29 de la rue des Rosiers, dans le Marais.

Cigares aux amandesLes doigts de la mariée
(pour environ 26 pieces)

200g d’amandes en poudre
100g de sucre
1 cc de cannelle en poudre
8 cl d’eau de fleur d’oranger
1 pot de miel
10 feuilles de brick
50g de pistaches décoquillées non salées.

Dans une jatte, mélanger le sucre, la poudre d’amandes et la cannelle. Ajouter progressivement l’eau de fleur d’oranger et pétrir pour obtenir une boule de pâte homogène.
Couper chaque feuille de brick en trois longs rectangles. Prélever une noix de pâte d’amandes, la rouler en boudin et la placer sur le petit côté du rectangle. Replier chaque long côté sur le boudin et rouler le cigare sur lui-même. Coller au blanc d’œuf.
Passer les cigares à la friteuse progressivement, à feu moyen, jusqu’à ce qu’ils soient dorés (attention, ça brûle vite). Egoutter sur un papier absorbant.
Faire tiédir un bol de miel (quelques secondes au micro-onde). Plonger chaque cigare dans le miel et égoutter sur une grille.
Concasser les pistaches. Passer un peu de miel au pinceau sur le dessus des cigares. Tremper dans les pistaches, puis réserver dans une boite hermétique.

P.S : la recette vaut pour 26 petites pièces. On peut choisir de les faire plus gros, en coupant la feuille de brick en deux. Ils sont de cette façon plus faciles à rouler.

PPS : attention, c’est un gâteau dangereusement accoutumant.

mardi 8 avril 2008

Tajine de poulet aux légumes de printemps



Ce que j’aime les tajines ! Pas seulement le contenu, mais le contenant aussi. La terre cuite, brute, lourde.

Je ne sais pas à quoi tient l’alchimie du plat, à la base épaisse qui diffuse si doucement la chaleur, ou bien au lourd couvercle conique qui rabat la vapeur odorante et cuit les légumes sur le dessus? Certainement un peu aux deux.

Toujours est-il que cette cuisson là donne des viandes et des légumes confits incomparables. Sans parler des odeurs d’épices qui vous pousseraient presque à soulever le couvercle trop souvent.
J’ai apprivoisé la technique maintenant, je dose mes épices à l’œil, à l’odeur, à la consistance.

Estèbe m’avait fait envie l’autre jour avec son tajine d'agneau printanier, je l’ai interprété à ma façon. Merci pour l’idée des graines de coriandre entières, qui craquent sous la dent à l’improviste.

Et puis, quand vous avez votre gamin de 9 ans qui pique tous les navets dans la sauce, vous savez que vous avez gagné, malgré l’absence cruelle de frites sur la table ce dimanche là.


Tajine de poulet aux légumes de printemps
(pour 4-5 personnes)

Ingrédients

  • 1 poulet
  • 2 oignons
  • 1 gousse d’ail
  • 3 carottes
  • 3 pommes de terre
  • 1 botte de navets nouveaux
  • 1 fenouil
  • 1 cc de curcuma
  • ½ cc de muscade moulue
  • 2 cs de has el hanout
  • 1 cs de cumin moulu
  • 20 graines de coriandre
  • Sel, poivre
  • Quelques brins de coriandre fraiche

Détailler le poulet en morceau. Peler et laver les légumes, les couper en morceaux. Oter le cœur du fenouil, détacher les feuilles.
Peler et émincer les oignons et l’ail.
Dans un plat à tajine posé sur un diffuseur, à feu vif, faire revenir les oignons dans un fond d’huile d’olive.
Quand ils commencent à dorer, ajouter les épices, puis l’ail, baisser le feu et laisser compoter quelques minutes. Dans le même temps, faire revenir dans une sauteuse les morceaux de poulet sur toutes leurs faces. Saler, poivrer.
Poser les morceaux de poulet dans le tajine sur les oignons. Vider la graisse de cuisson de la sauteuse, déglacer les sucs avec 2 verres d’eau, verser dans le plat à tajine. Disposer les carottes, les pommes de terre et les navets sur le poulet. Terminer avec les feuilles de fenouil. Saler. Mouiller d’eau à hauteur du bord du plat. Poser le couvercle.
A ébullition, baisser le feu et laisser mijoter ¾ d’heure, en vérifiant de temps en temps le niveau de liquide. Rajouter un peu d’eau si besoin. En cours de cuisson, enfoncer doucement les légumes cuits dans la sauce pour qu’ils s’en imprègnent et confisent comme il faut.
Parsemer de coriandre fraiche et servir bien chaud, avec du pain pour éponger la sauce, ou un peu de semoule (je sais, les marocains ne le font pas, mais c’est un tajine du Vexin celui-là).

samedi 3 novembre 2007

Harira

Quand les jours qui racourcissent et le froid qui s'installe donnent envie d'un peu de réconfort. Quand on part avant l'aube et qu'on rentre à la nuit. Quand les feuilles menacent de tomber au premier coup de vent. Quand on commence à envier le chat qui dort toute la journée bien au chaud, enroulé sur lui-même.
Alors il est temps de réagir, d'illuminer la maison, de faire un bon feu dans la cheminée et une belle soupe fumante.
Mais pas n'importe quelle soupe. Une de celles qui te parfument une maison, qui tiennent au corps et réchauffent la panse.
La harira de Réquia en somme, la meilleure soupe du monde avec la garbure. Je ne vous raconte pas comment on s'est régalés...essayez!

Réquia, je reprends ta recette (j'ai juste rajouté de l'ail), parce que je sens que je ne vais pas attendre la fin de l'hiver avant d'en refaire une.

Harira

ingrédients
  • 250g de viande d'agneau coupée en dés
  • 250g d'un mélange de légumes secs (des lentilles, févettes et des pois cassés)
  • 2 oignons émincés
  • 1 gousse d'ail émincée
  • 100g de pois chiches (mis à tremper la veille ou en boite)
  • 100g de céleri branche coupé en cubes
  • 100g d'un mélange de persil, coriandre et des feuilles du céleri
  • 2 poignée de pâtes cheveux d'ange ou langues d'oiseaux
Sauce tomate
  • 3 tomates fraiches rapées
  • une boîte de 425g de tomates pelées en cubes
  • 2 CS de concentré de tomates
  • 3 CS d'huile d'olive
  • 1 grosse CC de poivre
  • 1 grosse CC de cumin
  • 1 grosse CC de paprika
  • 1/2 CC de gingembre
Tadouira
  • 100 à 115g de farine
  • eau
Dans un autocuiseur, faire revenir tous ces ingrédients dans 3 CS d'huile de tournesol pendant quelques minutes. Ajouter une pincée de sel, 1 peu de safran (ou a défaut de curcuma pour la couleur), continuer à faire revenir avant de couvrir de 2 litres d'eau, fermer l'autocuiseur et laisser cuire à feu moyen pendant 45 minutes à 1h.
Pendant ce temps, mélanger tous les ingrédients de la sauce tomate. Réserver.
Préparer ensuite "la tadouira" ; ce sera en fait l'épaississant de la soupe. Mélanger 100 à 115g de farine avec de l'eau pour obtenir une sorte de pâte liquide, de la consistance d'une pâte à crêpe. Si des grumeaux se sont formés, filtrer le tout.
Au bout des 45 minutes, vérifier la cuisson de légumes secs. Si le niveau d'eau est insuffisant et les légumes encore durs, rajouter de l'eau et laisser cuire encore 15 minutes.
Ajouter ensuite le mélange à la tomate et laisser cuire environ 20 minutes.
Ajouter ensuite une poignée de cheveux d'ange, laisser cuire 5 minutes puis ajouter la tadouira (personnellement, je n'ai pas eu besoin d'utilise la tadouira, ma soupe etait suffisamment épaisse). Bien remuer pour ce mélange s'intègre sans faire de grumeaux et laisser cuire 5 minutes de plus. Une fois que la soupe a épaissi (après quelques bouillons), elle est prête !

dimanche 14 mai 2006

Essaouira - Novembre 2005



Je ne m’attendais vraiment pas à ça. Je ne sais pas à quoi je m’attendais d’ailleurs. Quand je visite un nouveau pays, j’évite de lire beaucoup avant, j’aime les surprises. Donc là, la surprise était totale.

C’était un weekend de fin novembre, il faisait froid déjà sur Paris, menaces d’averses de neige sur la France. Et là, en descendant de l’avion, c’était une après-midi de fin d’été, une douceur de l’air bienfaisante, un léger vent dans les palmiers. Le café de l’aéroport était délicieux, c’était bon signe.

Et puis la route, Marrakech-Essaouira, toute droite vers le couchant au milieu d’un désert de cailloux et de poussière. Peu de voitures, des petits camions surchargés, quelques mobylettes, et des charrettes à âne, transportant des familles, des marchandises. Au bord de la route des gosses, partout, les petites filles avec leurs nattes et leurs gros cartables, les petits garçons avec leurs maillots de foot, qui revenaient de l’école. Mais où était l’école, où était la maison ? Mystère, rien que du désert aride.

Traversée de petites villes poussiéreuses, au coucher du soleil. Quelques ampoules électriques jaunâtres éclairaient les boutiques. Mais de quoi vivent les gens par ici ?

Nous sommes arrivés de nuit. La petite ville était calme. Ca sentait les épices, la mer, l’humidité et la pisse de chat. Derrière la massive porte en bois de l’hôtel, le calme total. Une grande maison ouverte sur sa cour intérieure, une fontaine au centre, le bruit de l’eau, une odeur de cire, de térébenthine.


Au port, c’était l’heure de l’arrivée des chalutiers. Du monde partout, des gosses, plein, qui aidaient au déchargement, odeurs d’essence et de poisson, cris des mouettes. C’était familier, mais je me suis soudain sentie très étrangère au milieu de toutes les femmes voilées.


La nuit fût calme, hors du monde. Le matin, réveillée par le chant des oiseaux dans la cour intérieure, j’ai gravi l’escalier jusqu’à la terrasse. La petite ville fortifiée s’étalait tout autour, la luminosité était insoutenable, au loin la mer scintillait. Le bonheur…



Après ? Rien que du plaisir. L’impression de se sentir chez soi dans ces rues si actives, l’envie d’acheter de ce poisson si frais au souk. Les vendeurs de pâtisseries qui passaient avec leurs plateaux remplis de douceurs. Toutes les odeurs des boutiques d’épices, le thé pris dans la boutique et les discussions avec les jeunes du coin. Tellement de jeunes gens…Les pieds nus dans la mer, en novembre ! Le poisson grillé au bord de la mer. Le massage à l’huile d’argan, un vrai délice.

Et puis, surtout, la végétation du sud mêlée à l’air, aux odeurs de l’atlantique, comme si la Bretagne s’était transportée plus au sud et qu’il y faisait soudain chaud.
Vous l’avez compris, nous retournerons au Maroc.

Pour faire un peu comme là-bas :

Tajine de poulet au citron confit et aux olives

  • Un poulet de 1,5kg
  • 1 citron confit
  • 2 oignons émincés
  • 150g d’olives violettes
  • 2 /3 gousses d’ail écrasées
  • 3 carottes
  • 2 pommes de terre moyennes
  • 3 cs d’huile d’olive
  • 2 cs de Ras el Hanout*
  • 1 cs de cumin
  • Poivre
  • Huile d’argan
  • coriandre fraiche
Dans un plat à tajine, posé sur un diffuseur, faire revenir à l’huile d’olive le poulet. Ajouter les épices et le poivre. Ajouter ensuite les oignons et l’ail, faire revenir. Ajouter le citron confit coupé en morceaux et les olives. Mouiller à hauteur d’eau ou de bouillon de volaille. Couvrir et laisser cuire à feu doux environ 45 minutes. Ajouter les carottes et les pommes de terre coupées en morceaux et laisser cuire encore 30 minutes. Au bout de ce temps, le poulet doit être tendre et les légumes cuits mais encore fermes, la sauce dense. Sinon, laisser cuire un peu plus. Avant de servir, arroser d’un filet d’huile d’argan. Parsemer de coriandre. Servir directement dans le plat de cuisson.
Surtout, ne pas saler, les citrons confits et les olives étant en principe assez chargés en sel.
*J’ai utilisé un mélange d’épices pour poulet acheté à Essaouira, qui s’était un peu éventé je crois. C’est pour ça que j’ai rajouté du cumin. Alors attention en dosant le Ras el Hanout, il en faudra sûrement un peu moins que dans ma version.

Recette adaptée de "Le grand livre de la cuisine Marocaine" de Fatéma Hal, Ed. Hachette Pratique. La recette originale comportait du fenouil à la place des carottes et des pommes de terre, mais je n’en avais pas. Le mélange d’épices aussi était différent. J’ai rajouté de la coriandre.

dimanche 26 février 2006

Promesse de tajines à venir...


Vous savez ces citrons confits, ceux qui donnent une peu d'amertume et d'acidité à la sauce veloutée des tajines, ces petits morceaux qui surprennent quand on croque dedans après le moelleux de la viande, ceux qui parfument si bien les poissons....
Et bien on peut les faire soi-même.

Citrons confits au sel

  • 1 kg de citrons jaunes non traités
  • 500g de sel
  • 1 grand bocal
Lavez et brosser les citrons plusieur fois. Fendez chaque citron en quatre quartiers sans couper jusqu'au bout pour qu'il reste entier. Salez généreusement l'intérieur des citrons.

Remplissez le bocal en tassant bien les citrons. Laissez macérer pendant 72 h. Les citrons doivent maintenant baigner dans leur jus. Si vous constatez qu'il n'y a pas assez de jus, faites bouillir de l'eau et recouvrez en les citrons. Couvrez le bocal et entreposez-le pendant 1 mois à l'abri de la lumière.

Confits, les citrons peuvent se conserver ainsi pendant plusieurs mois.

Recette tirée de "Le grand livre de la cuisine Marocaine" de Fatéma Hal, Ed. Hachette Pratique.
Un magnifique livre, extrémement bien fait, à la fois traditionnel et inventif, qui donne envie de faire toutes les recettes, même quand elles ne sont pas illustrées de photo.


J'irais bien refaire un tour au Maroc moi!