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dimanche 29 juin 2008

Ginger caprese

On partait en 4L, vers le sud, sur la via Pontina. Passées les dernières banlieues ocres, la vieille route romaine s'étirait toute droite, entre ses rangées d'arbres. Une campagne plate, écrasée de soleil, quelques pins parasols de loin en loin. La vieille 4L vibrait de partout, on n'entendait pas la musique, mais peu importe, elle roulait.

Passé Cisterna, on quittait la Pontina direction Sabaudia. Le ciel s'éclaircissait sur la mer. Là, pas la plage de luxe, non, pas de chaises longues ni de parasols, juste une longue et étroite bande de sable qui s'étirait à l'infini derrière les dunes. Et la Méditerranée.

L'endroit était pratiquement désert, à part la baraque du vendeur de boissons, de glaces et d'éternels sandwichs tomate-mozzarella. Comme ils me paraissaient fades au début, pas de sel, pas d'huile d'olive. C'était de la mozzarella di bufala, celle de la région, fraiche, moelleuse, suintant le lait. Elle se suffisait à elle même. On mangeait nos sandwichs, face à la mer.
.....

C'est fou comme même les saveurs fades peuvent vous manquer quelquefois. On trouve à Paris de la mozzarella di bufala artisanale, dans quelques crémeries italiennes dont le décor, la musique, le crémier qui s'adresse au client en italien, te font faire tout à coup un bond en arrière - cette impression d'être dans un film italien des années 60.
"Dopo, Signora? Basta cosi?"

Merci à Estérelle, géniale pourvoyeuse d'adresses parisiennes.

Cooperativa Latteria Cisternina
48 rue du Faubourg Poissonnières
75010 Paris

mon adresse:
Cooperativa Latteria Cisternina
37, Rue Godot de Mauroy
75009 Paris

Cette fois-ci, la mozzarella, j'ai voulu la préparer à l'huile d'olive parfumée au gingembre, sur une idée du livre de Philippe Delacourcelle, Cuisiner avec des épices. Encore un livre fourmillant d'idées, écrit par un chef au goût voyageur, et offert par Marion, ma complice gourmande du vendredi.
C'était bon, différent et pourtant à peine surprenant. Mais je crois que la prochaine fois, je retournerai à mes premières amours: rien ne va mieux à la mozzarella qu'un simple filet d'huile d'olive, juste parfumée d'olive.

La recette est sur la Fureur des Vivres...

lundi 23 juin 2008

Un carpaccio de canard et quelques pensées naïves


Laissez moi vous dire quelque chose : vous êtes des gens fantastiques. Vous avez, le temps d’une journée, transformé la blogomiam en juke-box gastronomique, comme ça, pour rien, juste parce qu’Estèbe et moi vous l’avions suggéré et pour le plaisir de donner à lire et à entendre.

Je n’ai pas encore eu le temps de déguster tous vos billets musicaux, trop occupée à jouer à la mitraillette à eau toute une journée dans la cour de l’école primaire, et à profiter de la douceur d’une après-midi d’été dans un jardin voisin, bercée par la langueur subtile du tango argentin. Mais je me réjouis d’avance de découvrir petit à petit le livre de cuisine musical que vous nous avez fabriqué. Le plaisir était au rendez-vous.

Et c’est pour ça que nous sommes là je crois, pour le plaisir. Nos blogs ne sont pas des livres de recettes précieuses, figées et sans âme, mais des compilations d’instants de vie, souvent joyeuses, puisqu’elles parlent de nourritures, et par conséquent de bonheur partagé.

Votre mission était de mettre un peu de gaieté et de douceur dans ce monde de brutes. Mission accomplie, merci et un grand bravo à toutes et à tous.

Avec Estèbe, on vous fera un billet groovy pour réunir vos recettes musicales. En attendant, je vous propose un carpaccio de canard aux parfums d’Indochine, à déguster avec des frites, sur la Fureur des Vivres.

lundi 16 juin 2008

Sashimi de coquilles St Jacques au yuzu

Vous auriez dû voir l’air discrètement gourmand et triomphant de Mingoumango quand j’ai déballé les deux yuzu qu’elle m’avait apportés. Ils arrivaient du Japon, via Hong-Kong, dans le sac de voyage de maman Mango. Un vrai trésor.

Et là, je n’ai plus su quoi en faire. Je voulais leur faire honneur et faire plaisir à Mingoumango, ne surtout pas les gâcher dans une préparation quelconque. J’aurais bien fait des jolies tartelettes à la façon de Sadaharu Aoki – mais voilà, je n’ai justement pas la façon. J’ai pensé un moment en faire de jolis macarons, mais les macarons m’intimident. J’ai potassé le très joli livre, le yuzu, 10 façons de le préparer de Hissa et Elisabeth Takeuchi, sans trouver d’inspiration immédiate. Les yuzu sont allés attendre une période plus faste au congélateur.


Congélateur où ils ont rejoint d’autres trésors, les coquilles St Jacques de Belle-Ile, achetées par kilos, nettoyées et immédiatement congelées par mes beaux-parents. Tellement bonnes que j’hésite toujours elles aussi à les cuisiner. Il faut leur trouver l’habit qui leur convient le mieux.

Alors j’ai marié les deux. Ca vaut tous les macarons et tartelettes du monde. Vraiment.

 Sashimi de coquilles St Jacques au yuzu
  • 4 coquilles St Jacques
  • 1 cs de jus de yuzu
  • 1 ½ cs de sauce soja claire (Kikkoman)
  • 1 cc de graisse de foie gras fondue
  • Quelques brins de ciboulette ciselés
  • 2 tours de moulin à poivre(*)

Nettoyer, ou faire nettoyer par votre poissonnier (ou votre beau-père, qui le fait très bien) les coquilles St Jacques en les débarrassant de leur barbe et de leur corail. Les éponger et réserver au frais. Nettoyer les coquilles.
Mélanger les éléments de la marinade et laisser reposer quelques minutes.
Plonger chaque noix dans la marinade et la déposer dans une coquille. Arroser de marinade. Servir sans attendre.

L’inspiration vient du très joli livre Hissa Takeuchi et Elisabeth Paul-Takeuchi, Le yuzu, dix façons le préparer, aux édition de l’Epure. La marinade était utilisée pour un carpaccio de saumon. J’ai remplacé l’huile de courge par de la graisse de foie gras fondu, qui donne une rondeur à la sauce et tempère son acidité – l’idée n’est pas de moi, mais je crois bien qu’Hissa Takeuchi en utilise dans ses sauces.

(*) Ici un mélange de poivre noir, de pétales de pavot, ginseng, écorces d’orange, raifort, muscade et clou de girofle.



lundi 9 juin 2008

Fraises, mascarpone, menthe et Fureur des Vivres



Il y a plusieurs mois déjà que je lis avec un intérêt grandissant les dossiers thématiques de la Fureur des Vivres. Ils sont un certain nombre à nous raconter là, avec talent, passion, sérieux et humour, leurs gourmandises. A écrire, en toute liberté, un magazine culinaire assez unique.

Après les légumes oubliés, les potages, le pain, l’amertume et les nourritures vagabondes, le thème du mois est «le cru ».
J’ai été assez étonnée quand Patrick m’a proposé d’y participer de quelques recettes, comme l’avaient fait précédemment Mamina et Anaïk. Je n’ai jamais cuisiné le cru sur ce blog, et Patrick ne me connait pas. Il ne pouvait pas deviner que je ne sais pas faire cuire le bœuf autrement que saignant, qu’il m’arrive de grappiller des morceaux de viande crue quand je la prépare, et que j’ai un grand faible pour tous les poissons crus.

Pour la première, j’ai eu envie de commencer par le fruit, cru. La suite est sur la Fureur des Vivres...

Tarte aux fraises, mascarpone et menthe

Ingrédients

  • 1 gros œuf
  • 1 cuillerée à soupe de sucre en poudre
  • 250g de mascarpone
  • 2 gouttes d’extrait de vanille
  • 500g de fraises
  • Quelques sommités de menthe fraiche

Pour la base de biscuits
  • 112g de beurre
  • 375g de palets breton
  • Quelques gouttes d’extrait d’amande amère

Faire fondre le beurre. Sabler grossièrement les biscuits au robot, ou bien les écraser dans un sac en plastique à l’aide d’un rouleau à pâtisserie. Bien mélanger le beurre et les biscuits en miettes. Ajouter quelques gouttes d’extrait d’amandes amères. Etaler cette base dans un plat à tarte en pressant avec les doigts, sur le fond et les côtés, fermement mais pas trop fort, de façon à ce que la base ne devienne pas trop compacte. Réfrigérer jusqu'à ce que la base soit bien prise (environ une heure).
Séparer le jaune du blanc d’œuf. Dans une jatte, battre ensemble le jaune d’œuf et le sucre. Ajouter le mascarpone et battre jusqu’à consistance d’une crème épaisse. Ajouter les gouttes de vanille.
Battre le blanc en neige ferme et l’incorporer délicatement à la crème de mascarpone.
Etaler la crème sur la base de biscuit. Laver, sécher et couper en tranches les fraises. Les disposer sur la crème. Parsemer de quelques feuilles de menthe. Réfrigérer plusieurs heures avant de servir.