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dimanche 19 novembre 2006

Sur un air de Don Giovanni

Crédit photo: Olivier


Quelle jolie idée Anna, de nous proposer de cuisiner un plat à partir d'un air d'opéra. L'opéra pour moi, c'est le Don Giovanni de Mozart, depuis que j'ai vu, l'année de mes seize ans, le film de Losey dans une salle des Champs Elysées, en compagnie de ma meilleure amie de toujours. Seize ans... Nous sommes sorties de la salle heureuses, exaltées par la musique, les voix, les paysages. Inoubliable!

De Don Giovanni à Casanova, il n'y a qu'un pas, que je franchis allégrement. J'avais depuis plusieurs années dans ma bibliothèque un très joli livre, "Casanova, Les Menus Plaisirs", d'Hippolyte Romain et Daniel de Nève, sur la vie de ce libertin personnage, agrémenté de très belles photos et illustrations et de quelques recettes sympathiques. Je l'ai relu.

Notre homme, au delà de son goût pour les femmes, était un gourmand, amateur de bonne chère et de tables bien dressées. Voici un petit extrait, très soft, de ses mémoires:

"Dans la nuit à l'heure fixée j'ai trouvé le casini sans la moindre difficulté, j'ai ouvert la porte et suivant son instruction je l'ai trouvée habillée en séculière avec la plus grande élégance. La chambre était éclairée par des bougies placées sur des bracelets devant des plaques de miroir, et par quatre autres flambeaux qui étaient sur une table, où il y avait des livres. M. M. me parut une beauté tout à fait différente de celle que j'avais vue au parloir. (...) A quatre heures elle me dit qu'elle avait grand appétit, et qu'elle désirait ne pas me voir différent d'elle. Elle sonna et une femme bien mise nous servit. Le service était de porcelaine de Sèvres. Huit plats de cuisine faisaient le souper; ils étaient sur des boîtes d'argent remplies d'eau chaude qui tenaient les mets toujours chauds. C'était un souper délicat et fin. Je me suis écrié que le cuisinier devait être français, et elle me le confirma. Nous ne bûmes que du Bourgogne, et vidâmes une bouteille de champagne oeil-de-perdrix et une autre de mousseux pour rire. Ce fut elle qui fit la salade; son appétit était égal au mien."
Du livre, j'ai adapté une recette, tout à fait délicieuse, celle des Cailles en petite vertu:
  • 2 cailles
  • 2 verres de vin blanc sec (j'ai utilisé de l'Apremont)
  • 1 livre de haricots cocos
  • 3 gousses d'ail hachées
  • 2 échalottes
  • 1 cm de racine de gingembre rapée
  • huile, beurre salé
  • sel, poivre, piment d'espelette
Faire dorer les cailles à feu vif dans une sauteuse, avec un peu d'huile et de beurre salé. Ajouter l'échalotte émincée et faire blondir. Arroser du vin blanc, à mi-cuisse des oiseaux. Saler, poivrer, espeletter. Couvrir et faire cuire à feu doux environ 20 minutes.
Equeuter et couper les haricots coco en morceaux d'environ 3 cm. Les faire cuire dans de l'eau bouillante salée pendant 10 minutes, il faut qu'ils restent un peu fermes. Egoutter et réserver.
Dans une poêle, faire revenir à l'huile d'olive l'ail et le gingembre haché pendant 1 minute. Ajouter les haricots et faire revenir 3-4 minutes à feu vif. Saler, poivrer.
Dresser les haricots sur une assiette, recouvrir de la caille nappée de son jus.


Editions Plume