Ce coin-là de Paris, c’est un peu un village, les rues pavées serpentent derrière l’église St Vincent de Paul, il y a des arbres, de la vigne vierge sur les murs, on y entend même les oiseaux. Comme un retour en arrière. La Pointe du Groin aussi est dans son jus, un rien bordélique, déco tellement vintage qu’elle semble authentique, des tables de bois brut, des nappes à carreaux, de la pénombre, des lumières indirectes, un piano à queue, des pots de terre cuite. De la musique aussi, de la gouaille, un coté très parisien malgré la charcuterie bretonne, les huitres et les galettes saucisses.
Au-delà du décor, et du casse-tête inutile des jetons (groins) qui sont la monnaie locale, c’est surtout un chouette endroit pour se poser sur un tabouret un midi, avec des copines, regarder la lumière changeante jouer dans une pinte de bière (excellente) et déguster en devisant quelques assiettes faussement rustiques composées d’excellents produits. Ce jour-là j’ai saucé jusqu’à la dernière tranche de pain au levain mon œuf de la mort aux asperges et aux épinards. Et pas vu passer le temps.
La Pointe du Groin
8 rue de Belzunce
75010 Paris