Sucé sur Erdre, Loire Atlantique. Une maison claire aux bords de l’Erdre, stratégiquement bien placée sur la route de nos vacances, entre Paris et Belle-île, entre Belle-île et le Pays Basque, il y a toujours une raison de passer par là. C’est encore la Bretagne – non je ne cherche pas à rouvrir le débat de savoir si Nantes est en Bretagne – mais avec des accents du sud déjà, des bananiers dans le jardin, de la douceur dans l’air.
La table y est bonne, la cave bien remplie. Nos hôtes n’ont jamais dit non à nos désirs d’étape. Insensiblement, au fil des années, c’est devenu un arrêt indispensable, une transition, un sas entre le quotidien et les vacances.
On y va pour s’assoir à la table de pierre du jardin, laisser lentement le temps s’écouler, autour d’une bouteille bien fraiche de Muscadet local. Reprendre des conversations interrompues six mois auparavant, et les poursuivre tard dans la nuit, longtemps après que le soleil se soit couché sur l’Erdre.
On y va pour faire un tour au marché, réfléchir ensemble sur le menu de midi.
« Des huîtres, oui, bonne idée. Combien on en prend ? »
Quelques palourdes fraiches, au délicat goût d’amande. Un beau saumon, découpé en tranche pour nous par un poissonnier avenant.
« Qu’est-ce qu’on fait avec ça ? »
Des petites pommes de terre nouvelles, quelques tomates, du concombre, du pain bien craquant.
De retour à la maison, on met les tranches de saumon à mariner avec du jus de citron et de l’huile d’olive. Le maître de maison va le faire griller, parfaitement, sur une belle braise de laurier. Un peu d’aneth du jardin pour un beurre citronné à l’aneth, parfait sur les pommes de terre. Une salade de tomates, concombre et oignons, parfumée de vinaigre balsamique et d’huile d’olive à l’ail (maison), pour accompagner tout ça. On ouvre les huîtres avec le verre de Muscadet de rigueur. Tout va bien, l’après-midi peut couler tranquille, on verra plus tard pour retourner sur Paris.