Dehors la campagne défile, engoncée dans une brume froide. A l’intérieur du wagon ça discute, comme au café. Mais en plus intime, bien serrés à six sur nos sièges.
- T’as fait quoi à diner hier soir finalement ?
- Un poulet massalé, tu sais, c’est réunionnais. Mijoté, avec plein de gingembre, de coriandre et d’ail. Et des épices. C’est bon.
- Ah, j’aime ça le poulet mijoté. Chez moi on fait la poule au pot, avec plein de petits légumes, des carottes, du panais.
- Ah bon, tu mets du panais ? Jamais essayé.
- Qu’est-ce qu’on est mal assis dans ce train !
- Oui, faut bien se caler au fond du siège.
- Moi, ce que je fais bien, c’est le poulet au cidre, flambé au calva, avec plein de crème fraiche.
- Ah oui, du poulet vallée d’Auge.
- Oui tu sais, avec de la crème crue, bien jaune.
- Il y a un petit producteur qui vient sur le marché, il a une crème épaisse, fantastique. Il vend son camembert aussi.
- Il faut que tu me donnes la recette de ce gigot de 7 heures dont tu m’avais parlé, je ferais bien ça à Noël si c’est moi qui l’organise cette année.
On arrive à St Lazare affamés. Non, ce n’est pas tout les jours comme ça, mais ça arrive, ça change de la crise financière et des problèmes de boulot, du sport et des études des gamins.
Finalement, j’ai fait un veau Marengo. Pas photogénique, comme toutes les viandes en sauce, mais très bon. Une recette de famille, transmise par ma maman, faite et refaite depuis des années. Le genre de recette-doudou qui va si bien avec la saison. De ces plats qui cuisent des heures et te parfument toute la maison. A faire la veille, parce que c’est toujours meilleur réchauffé.
Pour continuer la conversation autour des recettes dites aujourd’hui «canailles», des bas morceaux longtemps mijotés, allez donc faire un tout ce mois-ci sur la Fureur des Vivres : il y a là quelques excellents articles.
Veau Marengo
Pour 6 – à faire la veille
600g de flanchet de veau
400g de tendron de veau
2 échalotes
2 oignons
3 tomates bien mûres
2 gousses d’ail
Thym et romarin frais
1 feuille de laurier fraiche
250g de champignon de Paris
1 cs de farine
1 bouteille de vin blanc sec
Couper la viande en gros morceaux. Déboucher la bouteille. Peler et épépiner les tomates et les couper en morceaux. Nettoyer et émincer les champignons.
Dans une cocotte, faire chauffer un fond d’huile et une noix de beurre demi-sel. Faire revenir la viande en plusieurs fois (pour éviter qu’elle ne rende de l’eau) avec les oignons et les échalotes, jusqu’à ce que le tout soit bien doré. Egoutter et réserver dans un plat. Saler et poivrer.
Baisser le feu. Sur le fond de graisse de cuisson, saupoudrer la cuillerée de farine et laisser cuire 1 minute. Verser un peu de vin blanc dans la cocotte et déglacer rapidement avec une cuillère en bois. Continuer à verser environ 20 cl de vin en mélangeant pour éviter les grumeaux. La sauce épaissit rapidement.
Saler, poivrer, espeletter. Ajouter les tomates, l’ail et les herbes, puis la viande et les oignons – sans oublier le jus rendu par la viande dans le plat.
Bien mélanger. Ajouter du vin à hauteur. Couvrir et laisser cuire doucement.
A part, faire revenir rapidement les champignons et les ajouter à la sauce.
Oublier la cocotte sur feu très doux quelques heures (2-3) jusqu'à ce que la viande soit tendre. Réserver la cocotte au frais jusqu'au lendemain.
Le lendemain, dégraisser si besoin et remettre à cuire doucement. Découvrir éventuellement si la sauce n’est pas assez dense et laisser réduire. Servir avec du riz blanc.
Pour 6 – à faire la veille
600g de flanchet de veau
400g de tendron de veau
2 échalotes
2 oignons
3 tomates bien mûres
2 gousses d’ail
Thym et romarin frais
1 feuille de laurier fraiche
250g de champignon de Paris
1 cs de farine
1 bouteille de vin blanc sec
Couper la viande en gros morceaux. Déboucher la bouteille. Peler et épépiner les tomates et les couper en morceaux. Nettoyer et émincer les champignons.
Dans une cocotte, faire chauffer un fond d’huile et une noix de beurre demi-sel. Faire revenir la viande en plusieurs fois (pour éviter qu’elle ne rende de l’eau) avec les oignons et les échalotes, jusqu’à ce que le tout soit bien doré. Egoutter et réserver dans un plat. Saler et poivrer.
Baisser le feu. Sur le fond de graisse de cuisson, saupoudrer la cuillerée de farine et laisser cuire 1 minute. Verser un peu de vin blanc dans la cocotte et déglacer rapidement avec une cuillère en bois. Continuer à verser environ 20 cl de vin en mélangeant pour éviter les grumeaux. La sauce épaissit rapidement.
Saler, poivrer, espeletter. Ajouter les tomates, l’ail et les herbes, puis la viande et les oignons – sans oublier le jus rendu par la viande dans le plat.
Bien mélanger. Ajouter du vin à hauteur. Couvrir et laisser cuire doucement.
A part, faire revenir rapidement les champignons et les ajouter à la sauce.
Oublier la cocotte sur feu très doux quelques heures (2-3) jusqu'à ce que la viande soit tendre. Réserver la cocotte au frais jusqu'au lendemain.
Le lendemain, dégraisser si besoin et remettre à cuire doucement. Découvrir éventuellement si la sauce n’est pas assez dense et laisser réduire. Servir avec du riz blanc.
34 comments:
une recette-doudou mais c'est merveilleux comme expression! en plus, je n'ai jamais fait de veau marengo. Aujourd'hui, je n'ai plus d'excuse.
Sympa la conversation! Ca fait passer le temps, mais ça donne faim ;-P...
Ce plat me plaît beaucoup! Ahhh, la vraie bonne crème épaisse et jaune! C'est dur d'en trouver. Mes grand-parents en avaient toujours. Ils récupéraient la crème sur le dessus du lait.... Lorsqu'elle était bien épaisse, ils en faisaient un merveilleux "Lapin A La Crème (Moutarde)", mmmhhh!
Bises et bon weekend,
Rosa
J'aime beaucoup ta photo ! je n'en n'ai jamais fait non plus... chez moi, par tradition, c'est plutôt daube. Bonne journée
Ah là là, les recettes-doudou, c'est souvent les dimanches à la maison. D'ailleurs, j'ai prévu un poulet chasseur mais ton veau je le garde sous le coude. De quoi nous remonter le morale et oublier la crise le temps d'un repas.
Bises et bon week-end.
J'ai envie de prendre un gros morceau de pain et de saucer ton plat.
Moi, le veau marengo, je l'adore avec des penne, qui se chargent de sauce, miam !
j'ai faim aussi :) mais c'est l'heure :op
Au boulot ça parle bouffe aussi, souvent, c'est universel ça :)
Des bisous !
Comme Marion, au travail aussi ça parle bonne bouffe ! J'aime bien la notion des recettes "doudou" !
Cette recette revient souvent chez nous
et rechauffée, tu as raison, c'est encore
mieux.
Merci pour ces bribes de conversation. Moi, j'adore écouter ce qu'elle laisse entrevoir du quotidien de la personne fortuitement assise à mes cotés. Comme lire derrière l'épaule de son épaule d'ailleurs.
Pour le Veau Marengo, je suis ravie de trouver ici cette recette... La préférée de mon préféré. Seul hic, c'est aussi la specialité de sa mère. Pas sure d'avoir envie de marcher sur ces plates bandes !
La prochaine fois je prendrais le train avec toi ;-)
Dans le train, faut s'asseoir à côté de toi, c'est sûr. Avec un café quand même. Et toc;-)
Ah oui, aussi, j'aime cette recette parce que les recettes qu'on ne peut pas prendre en photo sont souvent les meilleures!
j'aime cette saison qui voit le retour des plats mijotés!
Je le ferais volontiers ton veau marengo :) j'aime ! Ah ces discussion, c'est toujours un plaisir, entre amies quels moments merveilleux !
Je dis ragougnasse, mais c'est nettement moins canaille que...canailles !
Moins glamour aussi, plus célinien...bref...
Je le trouve assez photogénique à la lumière du jour, la feuille de laurier fait plume sur la coiffe... pis ça sent bon d'ici !
Manque plus que le morceau de pain pour plonger...
Ah oui, c'est plus sympa que de parler de la crise. Et si les viandes mijotées ne sont pas photogéniques, elles sont drôlement bonnes. je note la recette de ta maman, c'est un truc que ma mère ne faisait pas.
Ouiii, ça fait du bien ces petites recettes mijotés pour faire lagigne à la grisaille de l'automne ;o)
Ou avec des tagliatelles ou des bonnes patates bien chaudes... et patati et patata c'est bon de papoter cuisine...
Le goût avant tout! Tu as bien raison. Tant pis pour l'esthétique...
L'histoire d'Iles est enfin en ligne. Merci pour ta participation
http://framboisecuisine.blogspot.com/2008/10/histoire-diles-la-rcap.html
A bientôt-Bon week-end
C'est si joliment écrit. J'adore écouter ce genre de conversation et généralement, j'ai du mal à me taire. Je me glisse dans la conversation mine de rien et les gens enchaînent de plus belle, j'adore ! Très bonne idée ce veau marengo, les grands classiques sont indétrônables :)
oh oui, du veau mijoté c'est bon. Pis moi aussi j'aime le veau marengo de ma maman, et ça ressemble bien au tien. J'aime bien toutes ces recettes pas exotiques, pas originales. Moi, ça me réchauffe. Et puis j'adore quand ça mijote, on peut boire des bières en même temps... ou finir le blanc de la sauce...
En ce moment mes débuts de journée sont comme les tiens, on s'installe au bureau et on papote des plats mijotés la veille, et de ceux à venir !! La photo on s'en fiche, les ingrédients et la recette parlent d'eux-mêmes !! J'adore !!
Ah, tu me rappelles des souvenirs! Toute l'année 1968, année mythique, j'ai fait Rouen/St Lazare tous les jours. Mais le benêt que j'étais alors, ne parlait jamais de cuisine. Il posait plutôt des jalons auprès de ces jeunes dames. Rendement brut: 1 sur six. Les affaires marchaient bien. Des fois, grève sauvage. Arrêt en campagne. Débarquement sur le ballast. Et c'était un week-end de rêve impromptu qui commençait... Mais toujours pas de cuisine.
Aujourd'hui, à mon âge (pas encore canonique toutefois), je me contenterais bien d'un veau marengo. Quoique...
J'ai presque envie de sauter de ma terrasse pour ton train.
Huuummm, j'en ai l'eau à la bouche!
Bonne soirée.
Yann
http://saveursetcouleurs.over-blog.com
Ta conversation de train ressemble comme 2 gouttes d'eau à mes conversations du lundi matin avec uen collègue : le gigot de 7 h pour son Noel, le poulet vallée d' Auge.....
Tu avais placé des micros ? lol
La victoire de Bonaparte sur les Autrichiens est une triste plaisanterie au regard de cette réussite glorieuse. Ce Marengo nous rend dingos.
Dommage qu'il n'y a pas de cuisine dans le train .....
dis, mamzelle tu m'emmènes avec toi dans ton train ?
:)
ce sera au menu de la semaine prochaine ! parce que je suis organisée vois-tu : je cuisine le samedi pour la semaine. Donc je collecte les délicieuses recettes blogesques et je fais mon menu pour la semaine et les courses le vendredi et aux fourneaux le samedi.
Moi aussi j'utilise ce mot si joli, doudou, pour les recettes qui me font avoir 6 ans/6 ans et demi. Quand on commence à manger à la table des grands, à découvrir des parfums dont on se souviendra toute sa vie (enfin j'espère).
j'irais bien me poser à coté de toi dans le train
J'ai cuisiné mon premier veau marengo pour une amie très chère, en suisvant de près tes conseils. Bonne semaine. http://framboisecuisine.blogspot.com/2008/11/le-veau-de-la-victoire.html
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