On était quelques uns comme ça à s'être levés tôt, et nous voilà partis à la file indienne sur les sentiers forestiers, tels une troupe de hobbitts dans les bois de la Comté.
The road goes ever on and on
Down from the door where it began...
Cirses maraichers
Mais il n'était pas ici question de cueillir des champignons, non, nous avions des instructions claires: il s'agissait bien de ramasser les sommités tendres des orties, les plus tendres feuilles des plantins, de cueillir des cirses maraichers, et d'identifier reine des prés, menthe d'eau, cornouille et marjolaine.
La balade dans les sous bois était agréable, et nous avons remplis avec application nos sacs, tout en devisant de la fin des ressources pétrolières, du purin d'ortie et des propriétés médicinales de la marjolaine.
Puis après avoir bu une bonne tasse de tisane d'ortie revigorante, nous sommes rentrés trier et préparer notre cueillette. Subitement c'était un peu moins poétique. Essayez donc de trier et de nettoyer des brassées d'ortie sans vous piquer pour voir...
Il fallait aussi nettoyer les feuilles de plantin, enlever les cotes des feuilles de cirse, bien laver et blanchir cirses et orties, dans le but de concocter un repas pour 12 personnes. Les plantes sauvages c'est intéressant, mais ce n'est pas de tout repos.
Les orties ont été transformées en soupe, mixées avec des pommes de terre, et agrémentées d'un peu de crème fraiche. Je dois avouer que si j'aime assez le goût, je ne suis pas fan de la texture de cette soupe. J'imagine qu'il vaut mieux la faire au printemps, quand les jeunes pousses d'orties sont plus tendres.
La soupe a été suivie d'une salade de tomates mélangée à des pousses de plantin ciselées. Là encore, c'était un peu trop dur et amer pour mon goût.
Venait ensuite une tarte salée, preparée avec les feuilles de ciste blanchies dans de l'eau assez salée, pour qu'elles ne perdent pas leurs qualités gustatives, egouttées et mélangées à du fromage blanc, des lardons et des oeufs. C'était assez étonnant, un goût indéfinissable, beaucoup plus doux que de l'épinard ou des blettes, et très bon.
Une dernière chose: avant de vous aventurer à cueillir des plantes sauvages pour faire la cuisine ou des tisanes, documentez vous et si possible allez y avec un cueilleur expérimenté, il est facile de se tromper en matière de plantes. Lisez aussi l’excellent billet de Lilo de Cuisine Campagne, à ce sujet.