Qu’est-ce que je vais bien pouvoir leur raconter, me dis-je en regardant les paysages de la campagne endormie défiler par les fenêtres du train. On voit mal, il fait encore nuit dehors, les sièges oranges se reflètent dans les fenêtres. On passe les étangs, tout embrumés du matin, le petit manoir au fond, comme dans un rêve.
Quand j’étais gosse déjà, dans le car qui m’amenait au collège, j’essayais de me mettre toujours à la même place, celle d’où j’avais la meilleure vue sur les paysages fugaces que j’attendais au tournant: les trois peupliers qui se détachaient seuls au bout d’un champ, comme un petit bout de Toscane, le petit château d’Us noyé dans la verdure, les clochers des églises. J’ai toujours aimé l’aube.
Plus tard, c’était dans le métro aérien entre Porte Dauphine et Nation que je m’installais de façon à apercevoir, l’espace d’un instant, le Sacré Coeur en haut de Montmartre, repère espéré sur ma route quotidienne.
Ce matin le soleil se lève rouge et jaune sur la banlieue, les petits pavillons tous différents avec leurs jardinets carrés, leurs tables de jardin bachées et leurs barbecues de brique. Les murs le long des voies sont mangés par les mauvaises herbes et les tags. Au loin, les immeubles de la Défense et la Tour Eiffel se détachent dans une brume rosâtre.
Mais qu’est-ce que je vais bien pouvoir leur raconter…Ah si tiens, puisque vous aimez les classiques, encore une recette réconfortante pour dimanche de flemme:
Poulet à l’estragon
- 1 poulet d’1,2 kgs
- 1 bouquet d’estragon
- 1 petit verre de vin blanc sec
- 1 tête d’ail
- 1 brin de thym
- 1 brin de romarin
- sel, poivre, piment d’espelette
- 25 cl de crème fraiche
- 1 cs d’huile d’olive
Préchauffer le four à 200/thermostat 8. Saler, poivrer, pimenter l’intérieur du poulet. Y ajouter deux gousses d’ail, thym, romarin et une branche d’estragon. Masser le poulet à l’huile d’olive, saler, poivrer. Le déposer dans un plat à four sur le flanc, avec le reste des gousses d’ail en chemise, et enfourner pour 20 minutes. Au bout de ce temps, le retourner sur l’autre flanc, et ré-enfourner pour 20 minutes. Surveiller la cuisson, arroser de temps en temps, et rajouter un peu d’eau au fond quand le poulet commence à bien dorer pour allonger le jus. Au bout de 20 minutes, disposer le poulet poitrine vers le bas et remettre au four pour 20 minutes supplémentaires.
Une fois cuit, le sortir du four et l’emballer dans une feuille d’aluminium pour qu’il reste chaud. Le laisser reposer 10 minutes poitrine vers le bas, en surélevant légèrement les pattes, de façon à ce que les sucs se diffusent bien dans la poitrine.
Pendant ce temps, dégraisser si besoin le jus de cuisson, le déglacer à même le plat avec le vin blanc. Ajouter la crème fraiche, sel, poivre et estragon ciselé et laisser cuire à feu doux jusqu’à ce que la sauce épaississe. J’utilise un plat en fonte que je peux mettre directement sur le gaz sans avoir besoin de transférer la sauce dans une casserole, mais en l’absence, faire chauffer doucement la sauce dans une casserole une fois le plat déglacé.
Découper le poulet et servir la sauce à part.
40 comments:
Très bien les classiques, surtout le poulet à l'estragon.
Pas mal comme nom de blog Cathy. L'homme avait pensé aussi à "Servir avec des frites" comme titre :)
Ne croyez pas qu'on ne mange que ça, c'est le repas du dimanche, là je suis en train de faire un gratin de chou fleur - au gorgonzola il est vrai, on ne se refait pas.
C'est amusant ! A un ingredient ou 2 près, c'est la recette prévue pour demain sur mon blog! :o) C'est bon, hein?
Le bon classique du dimanche chez maman et souvent chez ma fille anglaise qui adore ça, et nous aussi.
Ah le poulet à l'estragon! J'en faisais souvent au début de mon mariage et tu fais bien de nous le remettre en mémoire, car c'est un plat de choix!
J'adoooooore ta façon de raconter, Gracianne! C'est beau... J'étais avec toi. :-)
Quant à la recette, elle tombe à pic (tu lis dans mes pensées...?)... Je viens d'acheter un gros bouquet d'estragon, et je me disais qu'avec du poulet...
Le classique ,reste classique et crois moi il plait ,surtout celui là...bisous
Un classique comme ça j'en veux bien tous les jours, c'est trop bon!!!
Comme toi, que j'aime l'aube ! Ton petit poulet à l'estragon me plait bien !
c'est bon les classiques !!! Ton poulet, le mien, ... non ok je sors...
Servir avec des frites ? :))
un poulet à l'estragon ? quelle bonne idée Gracianne.
Dans le bus pour aller au collège, je me mettais le plus au fond possible, parce que tout au fond, sur la dernière rangée de 5 chaises, il y avait un charmant jeune homme qui m'avait tapé dans l'oeil :)
moi, je collais mon nez à la fenêtre, et je dévorais le paysage jusqu'à ce que la buée nimbe le tout d'un léger brouillard et que j'aimais ça!
Je ne sais pas comment te le dire, mais quel plaisir de te lire Gracianne. Tes recits, meme quand tu n'as rien a dire racontent une histoire!
La flemme ! C'est quoi quant tu t'actives !
J'adore de "classique" !
j'aime beaucoup ton classique à l'estragon! ( mais j'aime pas les frites.... oui ça arrive, mais c'est pas grave!)
moi dans le train je lis ! ;) et parfois je relève la tête, et je vois plein de choses (et les gens que je vois ne savent pas que je suis là et que je pense à eux) et d'autres fois je sors mon portable et je prends une photo; le son de l'appareil fait sursauter mes voisins qui ne comprennent pas pourquoi je prends une zone de triage en photo (spectacle post-industriel hautement romantique au coucher du soleil) ... et encore d'autres fois, je me mets à rêver que je vais manger un bon poulet (mais froid alors, avec les doigts) ... et des frites (mais ça je ne fais qu'en rêver, Monsieur n'aime pas ça ... sauf avec du poisson ???!!!)
C'est un classique que j'adore et que je fait régulièrement! Et les frites en accompagnement (mon préféré) sont aussi à mon goût.
Jolie photo!
Les classiques font un tabac à la maison, et avec des vraies frites, la joie est à son comble.
Ahalalalala lala :)
Qu'est ce que j'aime te lire :) Quand j'allais à mon ancienne fac, je prenais un bus qui passait juste devant l'atelier d'un grand chocolatier Toulousain, je me mettais aussi toujours du bon coté du bus...ça durait 2 secondes, mais j'adorais les voir tempérer le chocolat ou manipuler la poche à douille...
C'est des petites bricoles comme ça qui font aimer la vie!
Moi aussi je me mettait toujours à la même place dans le train pour voir le héron cendré au bord de la rivière!
Très belle recette aussi, bien classique et réconfortante!
J'imagine que tes doudous ont adoré!
Réconfortante, effectivement, cette recette toute simple et succulente.
C'est la 1ere fois que je laisse un message, mais je suis une lectrice assidue. Ce blog est tout simplement délicieux. Hier j'ai failli acheté un bouquet d'estragon frais et ne sachant qu'en faire j'y ai renoncé!!!! aujourd'hui quels regrets!!!!
Tu veux pas adopter une petite famille de Churros ? Je suis sûre que tu peux avoir une réduction d'impôts pour une oeuvre caritative...
Après lecture de ton billet, je n'ai qu'une envie: un blanc de ton beau poulet à l'estragon, avec sa sauce qui a l'air... miam!
Quand je prenais le métro j'étais un monomaniaque… toujours la même place ! dernier wagon le dernier siège de droite collé à la vitre… et quand j'ai pris le train j'ai continué, le problème c'est que maintenant je prends la voiture et quand je suis seul pas moyen de m'asseoir au fond à droite !!!
Ma grand-mère faisait un poulet à l'estragon, classique aussi mais avec de la tomate...
tu sais, ce que j'aime dans la blogosphère c'est ce qu'il y avait au départ , des bonnes astuces pour améliorer le quotidien de la " ménagère de moi de 50ans!!! ", la débrouille pour faire du bon et pas cher, pour donner le gôut des bonnes choses aux enfants et réconforter les parents... là tu nous as fait coup sur coup 2 super bons trucs, loin de la surenchère du moment et je t'en remercie...ne t'en excuse pas, loin de là, c'est bon de revenir aux fondamentaux!!!
bises
bénédicte
à l'aube et m'enfermant dans ma bulle j'adore me faire "transporter" ,on peut rêver ,penser bref on se réveille petit à petit !!
Continue avec tes classiques à toi. C'est quand même la meilleure cuisine qui soit. Et puis ça nous permet de lire les jolis textes qui s'y rapportent !
Merci et à bientôt. (J'ai bien reçu ton mail et je t'appelle !)
Hélène
L'art de conter.
L'art de cuisiner.
L'art de nous mettre en appétit.
C'est beau de nous conter de superbes recettes avec autant de talent. J'ai toujours grand plaisir à vous lire. Merci pour cette délicieuse recette que j'avais un peu oublié mais que je referais bientôt.
Assise à côté de toi dans le bus, se tordant le coup parce qu'elle n'est pas très grande, il y avait une petite Mijo.
J'ai toujours aimé m'évader en regardant par la fenêtre.
Poulet + estragon : j'aime beaucoup.
je laisse les frites aux amateurs, je garde seulement ton texte.
Si savoureux....
ah oui, un classique, que j'apprécie particulièrement, je n'oublie jamais un morceau de bonne baguette pour finir la sauce.
Cette histoire de place dans le train ou le bus a réveillé de joyeux souvenirs dans ma mémoire.
Et la recette classique du poulet à l'estragon aussi.
Merci aussi pour ces jolis textes que je lis avec beaucoup de plaisir.
MICHELE
Nous sommes plus nombreux qu'on ne croit, nous les voyageurs immobiles, à rêvasser en regardant le monde défiler derrière les fenêtres de nos transports en commun. C'est plutôt rassurant. J'ai beaucoup aimé vos histoires, et vos places préférées, merci de le avoir laissées ici.
Bénédicte, je crois qu'il faut de tout pour faire un monde. Je me sens plus à l'aise dans les classiques réconfortants, Cathy a raison. Mais j'apprécie beaucoup aussi la nouveauté, les épices, l'exotisme, ta pavlova, tout du moment que c'est bon et que ça fait envie. Et je m'en inspire souvent.
Lamia et Pen Prad, merci d'avoir laissé un commentaire. Je n'ai pas toujours le temps de répondre, mais sachez que j'apprécie beaucoup. Je sais qu'il n'est pas aisé de commenter quand on n'a pas de blog soi-même, souvent par timidité. Vous êtes d'autant plus les bienvenues ici.
Frédérique aussi évidemment, mais tu savais déjà que tu es chez toi dans ma cuisine!
c'est celui-là que j'emmenerais sur mon île déserte...
Quand on voit de tels classiques, ça ne donne pas envie de changer, je t'assure.....
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