dimanche 12 mars 2006

Meme Souvenirs culinaires d'enfance: et de trois!


Quand Madame Papilles m'a transmis ce meme, il y a déjà plus d'un mois, je me suis demandée de quoi j'allais bien pouvoir parler. Souvenirs culinaires d'enfance? Je n'en trouvais pas. Je ne sais pas pourquoi, on a toujours bien mangé à la maison, je n'étais pas une enfant difficile, mais impossible de me rappeler d'un plat en particulier. Je pourrais bien sûr vous parler des bonbons de madame Vanlède, l'épicière en bas de l'immeuble, les petites souris en caramel recouvertes de chocolat blanc, les petites meringues roses et blanches, mais ça a déjà été fait. Et puis franchement, les sucreries ne sont pas mes friandises préférées. Moi, ça serait plutôt les côtes de porc.

En fait, en y réfléchissant, j'ai retrouvé mes souvenirs, mais ils commencent plus tard, vers 11-12 ans. Et, allez savoir pourquoi, ils sont tous liés à des voyages, à des lieux particuliers, je pourrais vous décrire l'environnement aussi bien que ce qu'il y avait dans mon assiette.

C'est par exemple un gratin dauphinois, moelleux, doré à souhait, avec une saucisse de morteau enfouie dans les pommes de terre, partagé à la table commune d'un chalet de montagne, à Plaine-Joux, en Savoie. Ou bien une Wiener Schnitzel, dans un petit restaurant sombre de Salzbourg. Une raclette en plein air en haut des montagnes Valaisannes en Suisse, au dessus de Vercorin, le demi-fromage fondu au feu de bois avant d'être versé dans les assiettes, le ciel bleu pur au dessus. Ou encore mes premiers sashimi, et le barbecue Coréen des sorties au restaurant avec mes parents. Le Provolone tout rond, recouvert d'une couche de paraffine, acheté dans une petite épicerie du nord de l'Italie, près du lac de Côme. Mon premier fish & chips, mangé à même le papier journal, dans la Mini des parents de ma correspondante anglaise sur une route de l'Essex. Ou encore les beignets de calamar, achetés dans une baraque sur la plage en Catalogne, et les grosses coupes de fraises au marasquin de Calella, le soir dans les rues, à une heure où normalement nous aurions dus être couchés. Ah, l'Espagne!

Dans tous ces souvenirs, il y en a un qui me tient plus à coeur, parce qu'il fait partie intégrante de mon héritage gastronomique.
J'étais partie en vacances toute seule avec mon père, au pays Basque, dans la ferme de son cousin. C'était octobre, la saison à laquelle tous les hommes du Sud-Ouest sont dans la montagne, à la recherche de cèpes ou de palombes. C'est selon moi la plus belle saison pour visiter ce pays, quand les forêts prennent leurs belles couleurs d'automne, et qu'il fait bon encore à marcher dans les sous-bois.
Nous rentrions sur Paris, fin des vacances, il fallait se lever tôt pour faire toute cette route. Il devait être cinq heures du matin, et déjà mon cousin préparait sa gamelle pour la journée de chasse. Une odeur de ventrèche, le lard séché traditionnel du sud-ouest, fait à la ferme celui-là, envahissait la cuisine. J'en ai voulu. Avec des oeufs de la ferme frits dans le gras de la ventrèche, des oeufs d'un jaune intense, arrosés à la cuillère du gras de cuisson. C'était bon!
Je l'ai regretté un peu plus tard sur la route, mon petit déjeuner un peu riche. J'ai demandé à mon père d'aller voir la mer. Et j'ai enfin digéré sur la plage de Cap-Breton, déserte à cette époque de l'année.

La ferme est toujours là. Mon cousin a toujours des poules, et il y a encore, dans le garde-manger odorant, au bas du buffet de la cuisine, le morceau de ventrèche et le fromage du pays. C'est un peu loin d'ici. On peut trouver de la bonne ventrèche à Paris pour faire remonter les souvenirs, mais elle n'aura jamais le même goût.

Je passe à Liza, si ça l'amuse.

20 comments:

Anonyme a dit…

Mais oui, ça l'amuse ! En fait c'est drôle car j'avais plusieurs vagues idées de billets autour de souvenirs d'enfance, alors comme ça je vais pouvoir faire une petite synthèse… Je serai ravie de faire ça très bientôt.

Papilles et Pupilles a dit…

Quel joli billet nostalgique et plein d'émotions. Je t'ai accompagnée jusqu'à Cap Breton :)

Anonyme a dit…

Bonjour Gracianne
J'ai un morceau de ventrêche pour toi. de l'authentique, que nous avons rapportée en septembre dernier, achetée au bon endroit, emballée sous vide. Nous l'avons justement entamée hier soir, et dégustée avec des oeufs frits. Il y avait bien l'odeur, mais pas trop le jus. Cuisson électrique oblige...
Nous avons quand même retrouvé le goût.
à tantôt
Danièle

Anonyme a dit…

jolis moments, jolis souvenirs...

Anonyme a dit…

Beaucoup d'émotions très agréable de te lire .Bon dimanche.

Anonyme a dit…

Je n'avais jamais entendu parler de ventrèche jusqu'à il y a 2 mois, mais maintenant j'ai vraiment envie d'en goûter. J'aime bien tes souvenirs d'enfance, on croirait y être ....

Anonyme a dit…

On ne peut ramener que d'excellents souvenirs de ce magnifique coin de pays.

kisine a dit…

tes souvenirs culinaires racontés comme tu le fais prouvent bien que tu es une très , mais alors très fine gourmette , et, cette ventrèche comme je te comprends , je l'imagine bien croustillante sous les dents avec cette délicieuse saveur de gras légèrement frit !

Anonyme a dit…

Très joli voyage qui donne l'eau à la bouche Gracianne. Les côtes de porc en friandises, c'est plutôt pas courant ;-)

Anonyme a dit…

tu nous les fais drôlement bien partager tes souvenirs d'enfances. Ce que tu décris met l'eau à la bouche et tu as eu la chance de beaucoup voyager. Ca devait être génial. Bis'

Anonyme a dit…

Ah........
Souvenirs-souvenirs.....

Elvira a dit…

Que de délicieux souvenirs! :-)

Anonyme a dit…

les coupes de fraises à Calella à pas d'heure.....j'y étais aussi :-))

Anonyme a dit…

Mais on a passé notre enfance ensemle ou quoi !?
Beaucoup de ressemblance et de souvenirs proches.
Ah lala les années passent !
A+

Gracianne a dit…

Liza, ca ne m'etonne pas que tu aies quelques idees. Vagues tu dis?
Anne, tu connais le chemin bien sur!
Maman, merci, cette ventreche est delicieuse, j'en ai mis un peu hier soir dans les pates, ca m'a fait des spaghetti basques.
Patricia, Colette, vous me faites plaisir...
Cathy, si tu veux, je peux en echanger un peu contre de la pate pralinee :)
Mijo, toi aussi tu connais le chemin!
Pascale, je ne sais pas si c'est la definition d'une gourmette que d'aimer le lard frit, mais si c'est ca alors oui! Tu en prendras bien un petit peu?
Leeloo, oui on a les friandises qu'on peut. Il y a les cotes d'agneau aussi...
Soizic, j'ai eu la chance d'avoir des parents qui nous ont emmenes nous ballader dans beaucoup de pays europeens. Il n'y a pas de meilleure ecole pour apprendre la difference et pour l'ouverture gastronomique. J'espere pouvoir refaire ca avec mes enfants.
Zaza, en musique, comme d'habitude!
Elvira, je ne te l'ai pas encore dit, mais j'aime bien le petit sourire en coin de ton avatar, il va bien avec tes commentaires.
Brigitte, mais ou n'es tu pas allee. Il faut vraiment qu'on se rencontre.
Guit, je ne suis pas etonnee, vu la region d'ou tu nous ecris, que nous ayions quelques souvenirs en commun.

Dorian Nieto a dit…

Le problème avec les voyages comme les tiens c'est qu'ils ont une fin!!! tu ne voudrais pas nous refaire faire un petit tour juste comme ça pour le plaisir... !

Pomme Pomme Girl a dit…

superbe ta photo...
j'ai d'abord cru que c'était un millefeuille ;-)

Gracianne a dit…

Un millefeuille du Sud-Ouest, en quelque sorte :)

Anonyme a dit…

En retard pour lire tes souvenirs d'enfance. J'y ai pris du plaisir à te lire. Je me léchais les "babines". Quelle gourmande tu es et tu as bien raison!

Gracianne a dit…

Contente de t'avoir donné faim avec mes histoires de charcutaille. Mais j'en connais d'autres de grands gourmands. Si on n'était pas tous si gourmands, on ne serait pas ici à en discuter en permanence.

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