Il y a fort fort longtemps, au pays des premiers blogs de cuisine, naïfs, non mercantiles, généreux, aux photos moches et floues mais c’était pas grave, j’aimais beaucoup le Bistrot de Christine. Christine rêvait son futur bistrot, l’atmosphère qu’elle y ferait régner, la musique qu’on y jouerait, les livres qu’on pourrait y trouver, les vins bios, les ptites mousses et les chocolats chauds, les recettes qu’elle y servirait – une cuisine de voyage, métissée et familiale. Et puis il y avait le samovar, posé sur le comptoir, avec le « thé du moment » à volonté.
Un bistrot de femme, celui qu’on voudrait tous avoir au coin de la rue, pour s’y reposer, un moment, échanger, emprunter un livre, découvrir un vin, se régaler d’une recette lointaine, un bistrot-maison.
Dix ans plus tard, il vient d’ouvrir pour de vrai, le bistrot de Christine. Sous la forme d’un bar associatif au sein du Lavoir – Ateliers réunis, à Rennes, au 26, rue de Léon.
Evidemment, je n’y suis jamais allée, je ne connais pas Rennes, j’y suis toujours passée sans m’arrêter. Je ne connais pas non plus Christine pour de vrai d’ailleurs, même si j’échange avec elle depuis dix ans. Mais je suis contente qu’elle ait enfin ouvert son rêve. Il y a même un samovar.
Christine, félicitations et longue vie à ce projet. Peut-être auras tu envie d’y servir un de ces jours, avec ton thé du moment, une part de cette torta Caprese, que j’ai piquée un jour à Edda, et que j’ai faite et refaite depuis, aux amandes, aux noisettes ou aux deux mélangées, mais toujours à la fleur d’oranger. C’est un gâteau simple et élégant à la fois, il se conserve bien plusieurs jours (quand on sait lui résister).
(cette version ci est tirée du livre d’Edda, Un déjeuner de soleil en Italie, et ne contient pas d’écorces d’orange confites)
Torta Caprese à la fleur d’oranger
- 200 g de poudre de noisettes ou d’amandes
- 130 g de sucre
- 100 g de beurre mou
- 160 g de chocolat noir entre 60% et 70% de cacao
- 4 oeufs petits ou 3 grands (entre 180 et 200 gr)
- 1/2 petit verre d'eau de fleur d'oranger
- sucre glace
Séparer les blancs des jaunes d'œufs et monter les blancs en neige ferme. Mettre de côté
Faire fondre le chocolat au bain marie ou au micro-onde.
Travailler le beurre ramolli avec le sucre, puis rajouter les jaunes d'œufs un à un, jusqu'à obtenir un mélange homogène.
Ajouter à ce mélange: la poudre de noisettes ou d’amandes, le chocolat fondu et les blancs d'œufs montés en neige.
Mélanger délicatement du haut vers le bas (pour garder l'air incorporé par les blancs d'œufs)
Ajouter l'eau de fleur d'oranger et mélanger à nouveau
Verser la pâte dans un moule beurré et fariné.
Cuire dans le four à 170°C pendant environ 25-30 minutes. Le gâteau sera croustillant à l'extérieur mais moelleux à l'intérieur (il ne faut pas que le chocolat cuise trop). (*)
Démouler une fois tiédi et laisser refroidir sur une grille. Saupoudrer de sucre glace.
Note :
à 170°C, dans mon four, il faut environ 45 minutes pour cuire ce gâteau. A 25-30 minutes il n’est vraiment pas assez cuit et ne se démoule pas. Personnellement je le fais plutôt cuire à 180°C pendant 30 minutes, mais comme d’habitude, tout est une question de four. A tester avec une brochette en métal pour vérifier la cuisson.
J’utilise un moule à fond amovible (et hermétique) qui me permet de le démouler sans le casser. C’est un gâteau humide donc fragile, il vaut mieux utiliser un moule à charnière, ou bien tapisser le moule d’une feuille de papier sulfurisé pour faciliter le démoulage.
Il se bonifie en vieillissant, je le trouve bien meilleur après une nuit au frais.
8 comments:
Elle est jolie ton histoire d'amitié. Et le gâteau me fait envie !
Bises, Carole
Quelle belle histoire, longue vie au bistrot de Christine !!
elle fait envie ta torta caprese bien fondante.
bises
Aaahhh, le bon vieux temps... Un merveilleux gâteau.
Bises,
Rosa
Tu nous parles d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître... Je souhaite à Christine une longue vie à son bistrot. Merci au passage pour ce gâteau chocolaté.
Bon week-end voisine
ah les photos floues!....(soupir de nostalgie...) Bravo à celle qui a su aller au bout de son projet, et je prends un bout de gâteau au passage, après passage au frigo...
Cela fait longtemps que je ne suis pas passée par la blogosphère.
Je ne regrette pas de venir aujourd'hui pour cette histoire et ce gâteau.
Allez un jour on se donne rendez-vous à Rennes...
Biz
On se régale en lisant la recette ! :)
Oh l'émotion et le gros glurps... changement de vie si total, pas eu un instant pour me poser devant celui qui est mon blog préféré depuis tant d'années depuis l'ouverture du lavoir en septembre... J'y suis entre 11 et 12 ou plus d'heures d'affilée chaque jour; c'est le début, ça ne pourra pas toujours être comme ça mais pour l'instant c'est nécessaire. Et sur place pas le temps de flâner, pas à midi non plus, sauf là, en tous cas je le prends un peu! Et voilà donc que je découvre aujourd'hui seulement ton billet affectueux, généreux, tellement attentionné et pensé. Tu ne m'avais rien dit, ô grande joueuse, tu as su attendre que je revienne voir! Maintenant me voilà toute embarrassée de ne pas avoir vu avant, et très, très fière (pourtant je n'aime pas trop utiliser ce mot d'habitude) parce que les mots de toi, pour moi c'est de l'or. Et le chouette dans le temps qui passe, c'est aussi qu'il donne toute sa valeur à un mot comme le tien.
Enregistrer un commentaire