jeudi 31 août 2006

L'imagination au pouvoir: pizza au camembert


Comment vous dire? Quand Leeloo nous a donné le thème de son jeu au mois de juillet, inventer une recette à partir d’un ingrédient italien et d’un ingrédient français, je me suis dit: facile….La cuisine italienne, chez nous, c’est plusieurs fois par semaine, c’est devenu une seconde nature, une cuisine adoptive en quelque sorte. Ce n’est pas par héritage culinaire, par souci de diététique ou par snobisme – juste une façon de remonter les souvenirs vers une des périodes les plus heureuses de ma vie, au pays où le ciel est bleu en plein hiver.

Il suffit de mettre à revenir dans de l’huile d’olive un peu d’oignon, d’ail, de carottes, de céleri émincés, tu rajoutes une feuille de laurier, et tout est là. Il suffit d’une bonne tomate sur une tranche de pain frotté à l’ail, ou de l’huile d’olive rajoutée au dernier moment dans le basilic, l’ail, les pignons et le parmesan déjà réduits dans le mortier: c’est ça l’Italie, l’odeur parfaitement harmonieuse qui se dégage d’une combinaison d’ingrédients simples.

Donc, je me disais, facile….Et bien non, pas du tout, ça fait deux mois que je me creuse la tête, impossible. Et pourtant d’autres l’ont fait, j’en ai vu deux jusqu’ici, le risotto au fois gras de Thalie est une vraie réussite, le tiramisu aux biscuits roses de Reims d’Alhya est superbement mousseux.

Alors, en désespoir de cause, j’ai eu recours à un expédient: j’ai rajouté du camembert sur ma pizza aux trois fromages habituelle…Les puristes vont hurler! Et bien c’est bon, même très bon, le camembert rajoute un petit côté crémeux très agréable. Evidemment je n’ai pas pris du camembert très fait et très typé, ça serait sûrement un peu trop fort, quoique….

Pizza au camembert

Pâte
  • 17 cl d’eau
  • 1 cc de sel fin
  • 2 cs d’huile d’olive
  • 300g de farine
  • 1 sachet de levure du boulanger

Pétrir à la main ou en MAP. Laisser reposer 1 heure dans un endroit tiède. Etaler finement à la main (ça c’est pour les pros, moi je n’y arrive pas) ou au rouleau. Préchauffer le four thermostat 8-9. Garnir et enfourner.

Garniture
  • 1 petite boite de sauce tomate Buitoni
  • 1 boule de mozzarella coupée en petits dés
  • 100g de comté coupé en fines lamelles
  • 100g de bleu ou gorgonzola coupé en dés
  • 100g de camembert coupé en fines lamelles
J’utilise une pierre à pizza et mon four à gaz chauffe fort. Une fois le four préchauffé 15 minutes avec la pierre à l’intérieur, la cuisson ne prend que 10 minutes maximum (aussi parce que je fais des pizzas fines). Il faut surveiller sinon la pâte deviendrait trop dure.

dimanche 27 août 2006

Ca y est, ils sont rentrés!


Deux semaines qu'ils n'étaient pas là. Deux semaines sans eux, leurs copains qui peuvent rester dormir, leurs Petits Poneys et leurs légos éparpillés, leurs feutres disséminés partout dans la maison, leurs vêtements en bouchon sur le sol de la salle de bain. Deux semaines avec le canapé pour nous tout seuls, le journal à la place des Winks ou du Loup-garou du campus, la maison nickel, la musique à fond, les repas à n'importe quelle heure, le repassage qui attendra. Deux semaines Zen, le repos du guerrier en quelque sorte.

Mais voilà, ils sont rentrés. Et on est bien contents de les voir. Allez comprendre...

Bon, c'est pas tout ça, qu'est-ce que je fais à manger moi? Ca vous dit des tomates farcies les enfants?



  • 12 tomates type grappe *
  • 500g de chair à saucisse **
  • 1 oignon haché très fin
  • 2 gousses d'ail hachée fin
  • 1 échalotte hachée très fin
  • 1 cc de thym frais
  • 1 cc de romarin haché
  • 1 cc d'estragon haché
  • 1 oeuf
  • 100g de parmesan frais rapé
  • 1 bol de mie de pain trempée dans du lait
  • poivre
  • piment d'espelette
* L'idée, c'est de prendre les meilleures tomates possibles. Pas de ces grosses tomates à farcir qui rendent beaucoup d'eau, mais des tomates moyennes, si possible de jardin.

** Je prends de la chair à saucisse, et non pas de la farce à tomate, qui est en général déjà aromatisée d'une façon artificielle, et contient souvent des additifs, des colorants.

Creuser les tomates. Réserver la pulpe.
Mélanger tous les ingrédients de la farce et ajuster l'assaisonnement en sel et poivre si besoin.
Préchauffer le four a feu moyen, thermostat 6/7.
Farcir les tomates. Les enfourner et laisser cuire environ 1 heure, en ajoutant un peu d'eau au fond du plat de temps en temps si elles caramélisent trop.
Pendant ce temps, hacher la pulpe réservée. La mettre à réduire doucement dans une casserole, en ajoutant 1 cs d'huile d'olive, sel, poivre, piment d'espelette et un peu de thym.
Servir avec du riz blanc.

mercredi 23 août 2006

Blog Appétit 9 - Mais qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire?


Franchement, jusqu'à ce soir, je n'avais aucune idée que j'allais participer à ce Blog Appétit 9. Si seulement j'avais eu l'info pendant mes vacances à Belle-Ile, j'aurais sûrement trouvé des idées devant les étals regorgeant de sardines fraiches. Mais ici, au coeur du Vexin, comment voulez vous que je trouve des sardines?

Et puis, lentement, au cours de la journée, une idée s'est formée. Mais j'avais plein de super petites tomates du jardin! Mais j'avais des boîtes de sardines à l'huile d'olive et au poivre vert de la Belliloise! Et une pâte feuilletée dans le frigo...


Bon sang, mais c'est bien sûr, des petites barquettes feuilletées de tomates et de sardines au poivre vert:
  • 1 pâte feuilletée
  • 1 boîte de sardines au poivre vert la Belliloise
  • 1 dizaine de tomates cocktail
Préchauffer le four à 200. Préparer de petites barquettes feuilletées en découpant des formes à l'emporte pièce ou à la roulette. Piqueter le fond à la fourchette et faire cuire 10 minutes.
Pendant ce temps, couper les petites tomates en deux et les faire revenir doucement à l'huile d'olive 5 minutes. Réserver.
Séparer les filets des sardines et ôter les arêtes.
Une fois les barquettes cuites, disposer les tomates, puis les filets de sardines, et arroser d'huile d'olive au poivre vert.

Aussitôt faites, aussitôt mangées. C'était bon!

dimanche 20 août 2006

Paella du Guilvinec


Nous avons l'honneur et l'avantage d'avoir des amis gourmands, qui ont eux même la chance d'avoir des amis qui travaillent dans la pêche, au Guilvinec. Leur congélateur est donc un vrai coffre au trésor pour amateurs de poissons frais, regorgeant de délices, surgelés à peine débarqués des bateaux.

Ce jour là, au cours d'une après-midi fort agréable passée en bonne compagnie, j'ai pu assister à la préparation d'une paella Bretonne qui s'est révélée un vrai délice. Je vais tenter de vous en reproduire la recette du mieux que je m'en souvienne (Msieur et Madame Coudaire, si vous voyez une erreur, n'hésitez pas à corriger).

Paella du Guilvinec (pour 6)
  • 400g de riz spécial paella
  • 1 litre de bouillon de poisson*
  • 1 poivron rouge
  • 1 poivron vert
  • 1 oignon
  • 2 gousses d'ail
  • 1 belle tomate
  • 1 beau morceau de lotte (800g)
  • 1 tasse de pétoncles décoquillées
  • 200 g d'anneaux de calamars
  • 20 belles langoustines crues
  • 1 poignée de palourdes
  • 1 dose de safran en filaments
  • huile d'olive
* le bouillon était un court bouillon conservé d'un repas précédent, fortement parfumé et additionné de muscadet, auquel a été ajouté le jus de cuisson des poissons et fruits de mer de la paella.

Préparer un feu de bois.
Nettoyer et émincer les poivrons et l'oignon. Couper la tomate en cubes. Hacher l'ail.
Couper la lotte en gros cubes. Décoquiller les langoustines, sauf les 6 plus belles réservées pour la décoration.
Sur la plaque de cuisson, faire revenir séparément les légumes, puis tous les ingrédients (sauf les palourdes). Ajouter au fur et à mesure les sucs de cuisson dans le bouillon chaud. Réserver.
Dans un plat à paella, faire chauffer 2 cs d'huile d'olive et faire revenir le riz jusqu'à ce que les grains soient translucides. Puis ajouter petit à petit le bouillon, comme pour un risotto, en en rajoutant au fur et à mesure de l'absorbtion. Une fois le riz précuit, y ajouter le safran, les légumes, poisson et fruits de mer revenus. Mélanger. Vérifier l'assaisonnement (normalement le bouillon est suffisamment salé). Disposer les langoustines entières sur le dessus.
Rajouter un peu de bouillon, poser le plat sur une grille au dessus des braises du feu de bois, et regarder tranquillement la cuisson se terminer, en ayant soin de déguster un verre de muscadet bien frais. Ajouter les palourdes au dernier moment, et servir dès leur ouverture.

Croyez moi, la cuisson au feu de bois rajoute à ce plat un parfum subtil absolument délicieux.


mardi 15 août 2006

Le Vexin vu du ciel

Ce soir sur France 3, à 20h50, l'émission La Carte aux Trésors survole ma région. On pense ce qu'on veut de ce programme, d'ordinaire ce n'est pas vraiment ma tasse de thé. Mais pour ce que j'ai pu en voir cet été, les prises de vues sont belles, et les intervenants sur l'histoire des régions filmées quelquefois intéressants.

Comme ils sont passés en hélicoptère plusieurs fois au dessus de ma maison, et que je leur ai fait coucou - et oui, quelquefois ça m'arrive de dire bonjour aux hélicos - je vais regarder. Vous, vous faites ce que vous voulez, c'était juste pour dire.


Dans l'attente de l'émission, et juste pour vous faire profiter du rayon de soleil de ce midi, dégustez donc avec nous ces brochettes du Vexin.

Du Vexin elles n'ont que le nom, elles sont faites ici, avec les tomates, le thym, le laurier et le romarin du jardin, mais sont fortement inspirées des recettes d'Elvira, mon inspiratice attitrée en recettes pour barbecue.

Pour 2 personnes (gourmandes, sans enfants)
  • 500 g de boeuf (ici, de la tranche)
  • 1 oignon coupé en quartiers et blanchi 2 minutes
  • tomates cerises du jardin
  • feuilles de laurier
  • tranches de chorizo
Marinade
  • jus d'1/2 citron
  • 2 cs de sauce soja Kikkoman (moins salée)
  • 1 cs d'huile d'olive
  • piment en poudre
  • ail en poudre
  • poivre
  • thym frais, effeuillé
Légumes
  • 1 courgette
  • 1 poivron rouge
  • 2 gousses d'ail
  • 1 tranche de gingembre émincée
  • thym, romarin
  • sel, poivre, piment d'espelette
  • riz blanc
Préparer la marinade. Couper le boeuf en gros cubes et faire mariner 1 heure. Puis préparer les brochettes en alternant oignon, tranche de chorizo, tomate cerise, feuille de laurier et morceau de boeuf.

Couper la courgette et le poivron en lamelles. Faire revenir dans 1 cs d'huile d'olive avec thym, romarin, gingembre et ail, jusqu'à ce que les légumes soient dorés mais encore croquants.

Faire cuire le riz blanc sans sel (les légumes et la viande sont assez salés).

Faire cuire les brochettes au barbecue par le Chef et servir accompagné de riz blanc et du mélange de légume.

Se régaler!

samedi 12 août 2006

Bye Bye Belle Ile



Il faut bien partir un jour. A moins de décider de rester, d’oublier les banlieues et leurs trains tout gris, les Parisiens à la triste figure. Faire une escale définitive au pays des vacances, ouvrir un restaurant sur le port, acheter le poisson directement aux pêcheurs, ralentir le rythme, et l’hiver….Ah oui, l’hiver, c’est long l’hiver sur une île de Bretagne, c’est froid et humide et gris aussi, il faut être solide.

Bon, rentrons à Paris. Après tout la ville est si belle et calme en août quand tous les habitants sont partis et que ceux qui restent ont encore le sourire des vacances. Et puis les aller-retours quotidiens du Gisors-Paris c’est plutôt sympa, c’est le café du commerce ambulant, la campagne qui transhume vers Paris, et un formidable salon de lecture aussi.

Autrefois, à chaque fois que je quittais l’île je pleurais. J’ai un peu plus confiance maintenant, je sais que je reviendrai.

Avant de partir, attablons nous devant un carrelet rôti sur son lit de petits légumes de Belle Ile.




Le carrelet est un poisson un peu boudé, probablement parce qu’il ne se conserve pas très bien et prend vite un goût d’ammoniaque. D’ailleurs, je ne l’achète jamais qu’au bord de la mer. Mais frais, c’est un poisson délicat, à la chair blanche, fine et moelleuse. Par contre, la peau n’est pas bonne. Mais une fois le poisson cuit, elle s’ôte facilement.

Carrelet rôti sur son lit de petits légumes de saison (pour 4 personnes)
  • 1 beau carrelet d’1 kg
  • 3 petites courgettes jaunes
  • 4 pommes de terre moyennes
  • 1 poivron vert
  • 4 oignons nouveaux
  • 4 tomates
  • 3 gousses d’ail
  • 1 citron
  • thym, romarin, fenouil sauvage, 1 feuille de laurier
  • sel, poivre, piment d’espelette
  • 1 verre de muscadet
  • huile d’olive
Préchauffer le four à feu moyen, thermostat 7. Couper les pommes de terre, le poivron et les courgettes en tranches assez fines, émincer les oignons, couper les tomates en cubes et les gousses d’ail en petits morceaux. Huiler un plat à four. Y disposer les légumes et mélanger doucement. Ajouter les aromates, sel, poivre, piment d’espelette. Arroser du verre de vin et d’un bon filet d’huile d’olive. Ajouter des tranches de citron assez fines sur le dessus.
Enfourner et laisser confire les légumes pendant une vingtaine de minutes.
Nettoyer, laver et sécher le carrelet. Un fois les légumes un peu confits, disposer le poisson sur ce lit douillet, saler, poivrer, arroser d’un peu d’huile d’olive et laisser cuire encore environ 20 minutes (tout dépend de la taille du poisson et de la chaleur du four.
Pour servir, ôter la peau et détailler les filets. Si l’osmose a réussi, votre poisson devrait avoir pris un peu du goût du mélange de légumes, et les légumes devraient être parfumés du fumet du poisson. C’est une recette qui est parfaite aussi – et même encore meilleure je crois – avec la dorade.


mardi 8 août 2006

Souvenirs d'une autre île



Souvent l’été à Belle Ile me ramène à une autre île, un petit caillou de lave rouge posé dans la Méditerranée au large de Naples, pas très loin d’Ischia. Ces deux là n’ont rien à voir semble t’il, si loin l’une de l’autre, îles de deux mers différentes. Et pourtant, on y trouve le même fenouil sauvage au bord des chemins, la roquette sauvage aussi. J’ai vu dans certains jardins bellilois les mêmes fleurs et cactées, sans doute nées au bord de la méditerranée. Et puis c’est le bleu du ciel, peut-être, quand il s’éclaircit, les maisons de toutes les couleurs, l’air chargé de sel le long du sentier côtier et les cris des mouettes, qui parlent la même langue partout.

Alors ça me donne envie de cuisiner tout simple, la cuisine de bord de mer que l’on mange dans le restaurant du bord de la plage, celui qui est juste sous l’appartement, là-bas, dans cette autre île.



Des bruschette, de grandes tartines de pain grillées au feu de bois, puis simplement frottées à l’ail et couvertes de tomates en cubes, d’huile d’olive et de sel. A manger encore chaudes.



Et puis une belle tranche d’espadon, longuement marinée dans une émulsion de jus de citron, d’huile d’olive et d’ail écrasé. Rapidement grillée sur le feu, pas trop, l’espadon trop cuit est un peu sec, puis servi simplement arrosé de jus de citron, d’huile d’olive et de sel. Un vrai délice.

Comme disait Stéphane l’autre jour: “Avec des bons ingrédients, on peut aller tout près du bonheur!”.