mardi 17 novembre 2015

République

J’écris ton nom


La ville est comme une bête, repliée, blessée, émue, l’angoisse au fond de la gorge. On la sent respirer différemment. Les sirènes ne résonnent plus de la même façon. Les rires non plus. Minute de silence, applaudissements, Marseillaise à gorge nouée. La jeune fille, seule au milieu de la foule, pleure silencieusement. 

Quand cesserons-nous de nous observer avec ce mélange de compassion et de crainte ? De chercher du regard dans les gares, dans les métros, les issues, les protections, au cas où ?



« Même pas peur »

Bien sûr que si ! La terreur devra s’être bien installée avant que nous cessions d’avoir peur. Mais nous ne sommes pas seulement Paris, nous sommes dans Paris, ensemble.


11 commentaires:

  1. Mais on est debout! Et même de très bonne heure figure toi, pour prendre les transports, traverser les foules des gares, des stations de Métro, aller faire des courses. On est debout, malgré la peur.

    RépondreSupprimer
  2. ET debout , voulais je dire...
    "Mais nous ne sommes pas seulement Paris, nous sommes dans Paris, ensemble." ET debout.
    Bizz & chaleur à toi, à vous.

    RépondreSupprimer
  3. Scuse moi, Dame Dumè, je n'avais pas tout compris, je n'étais pas bien réveillée. Merci de ton soutien, ça fait chaud au coeur. J'ai des collègues qui vivent à St Denis, là où ça canarde ce matin, de ceux qui se lèvent aux aurores pour aller au boulot. J'imagine qu'ils sont coincés chez eux. La situation est tendue, ce n'est rien de le dire!

    RépondreSupprimer
  4. Merci les mots justes. Tu écris comme j'ai besoin de lire.
    Continue, si tu veux bien. Moi ça m'aide. Je me rends compte de cela : de même que des voix m'écorchent forcément les oreilles, c'est inévitable, et me rendent la façon de prendre les choses plus difficile, de même ta voix me rend à moi-même et à ma propre voix.
    Des amis aussi à Saint-Denis dans les lieux où ça a canardé - vont bien, nous ont rassurés sans fioritures dès le départ sur FB, et nous montrent l'exemple en toute retenue.
    Love love love. Je vais faire ton gratin de butternut, nom de dieu.

    RépondreSupprimer
  5. Christine, à moi aussi, tes mots font du bien. J’ai pensé d’abord poster juste les photos, silencieuses, de cette minute de silence Place de la République. Mais j’avais envie de mettre quelques mots aussi, je ne suis pas assez bonne photographe pour que mes photos parlent d’elles-mêmes. Il me semble qu’il faut mettre des mots, appuyer là où ça fait mal. En tout cas moi ça m’a fait du bien.
    Love too.

    RépondreSupprimer
  6. Je suis avec vous tous ! Même loin, on pense à ceux qui doivent prendre le train pour aller travailler à Paris !
    Tes billets font chaud au coeur !

    RépondreSupprimer
  7. Bonsoir Gracianne et merci pour vos messages. C'est rassurant même si la vie reprend le dessus, et encore plus fort qu'avant, de lire vos mots sur un blog culinaire. j'ai été médusée de lire certains faisant comme si de rien n'était. Ce n'est vraiment pas possible. Une photo, quelques mots (les votre sont forts), un regard, la passivité n'est pas permise.

    Ce week end aussi de la bonne chère et du bon vin, pour la joie de VIVRE !

    RépondreSupprimer
  8. Merci à vous pour vos mots. C’est tout juste ce qu’on a fait, bonne chère et bons vins. Vous savez, on réagit tous différemment face au stress, il ne faut pas juger, certains n’ont pas du tout envie d’en parler. D’autres considèrent que ce n’est pas la place d’un blog culinaire de s’exprimer sur des convictions personnelles, politiques ou sur des faits de société. J’ai toujours pensé le contraire, nous sommes dans la société, nous n’avons pas le nez en permanence dans nos casseroles. Après tout. C’est autour de la table que les meilleures discussions ont lieu (en France, tout du moins).

    RépondreSupprimer