"...un Faquin mangeoit son pain a la fumee du roust, et le trouvoist ainsi perfume grandement savoureux."
mercredi 11 novembre 2009
Aux armes, etc...
Le dormeur du val
C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
Arthur Rimbaud
J'adore ce poême, je me souviens l'avoir étudier (jadis). Belle illustration de ce 11 novembre, Gracianne.
RépondreSupprimerPour répondre à ton com chez Hélène(Cannes), sache que cela me plairait bien de tenir une maison d'hôtes, hélas ma maison est trop petite. Mais elle est bien assez grande pour accueillir les amis, alors si tu passes par la Bourgogne ou la Franche Comté, n'hésites pas à venir frapper à ma porte ;o)
Bel hommage chez toi aussi, Gracianne ! Très beau poème qu'enfant j'avais un peu de mal à comprendre... Ben, j'ai quand même grandi depuis, et, vraiment, je le trouve magnifique.
RépondreSupprimerMerveilleux
RépondreSupprimermerci Gracianne
C'est l'un des rares poèmes que je sais par coeurs avec la chanson d'automne de Verlaine :
RépondreSupprimerLes sanglots longs des violons de l'automne
Blessent mon coeur d'une langueur monotone.
Tout suffocant et blême quand sonne l'heure
Je me souviens des jours anciens et je pleure
Et je m'en vais au vent mauvais qui m'emporte
De çà , de là, pareil à la feuille morte.
Je ne le sais pas par cœur mais je me rappelle quand je l'ai appris...merci.
RépondreSupprimer91 anos da Batalha de La Lys (1918)
RépondreSupprimerO MENINO DA SUA MÃE
No plaino abandonado
Que a morna brisa aquece,
De balas traspassado —
Duas, de lado a lado —,
Jaz morto, e arrefece.
Raia-lhe a farda o sangue.
De braços estendidos,
Alvo, louro, exangue,
Fita com olhar langue
E cego os céus perdidos.
Tão jovem! que jovem era!
(Agora que idade tem?)
Filho único, a mãe lhe dera
Um nome e o mantivera:
«O menino da sua mãe.»
Caiu-lhe da algibeira
A cigarreira breve.
Dera-lha a mãe. Está inteira
E boa a cigarreira.
Ele é que já não serve.
De outra algibeira, alada
Ponta a roçar o solo,
A brancura embainhada
De um lenço... Deu-lho a criada
Velha que o trouxe ao colo.
Lá longe, em casa, há a prece:
«Que volte cedo, e bem!»
(Malhas que o Império tece!)
Jaz morto, e apodrece,
O menino da sua mãe.
(Fernando Pessoa, Poesia)
Magnifique poème et très émouvant quand on pense à ceux qui ont donné leurs vies pour nous.
RépondreSupprimerMerci Gracianne, toi, pfff, tu fais les choses bien .
RépondreSupprimerMerci Malou, c'est très beau, même si je peine a comprendre le portugais. J'aimerais te l'entendre réciter pour avoir la musique.
RépondreSupprimerJe n’ai pas réussi à trouver de traduction sur le net. Par contre j’ai appris bien des choses au sujet d’une bataille oubliée : http://www.bataille-de-la-lys.com/fr/
L'un de mes arrière-grands-pères est mort en France en 14-18. Les Portugais, comme alliés, on envoyé beaucoup d'hommes se battre en France à ce moment-là. Notre soldat inconnu repose au monastère de Batalha, dans ma région d'origine.
RépondreSupprimerL'avenue des Portugais (Paris) a ainsi été baptisée en hommage à nos combattants.
Merci pour eux aussi. :-)
Beijinhos.
Un de mes poèmes préférés.
RépondreSupprimerChaque village a donné un petit bout de lui, c'est si important de le rappeler.
Ce poème de Rimbaud n'a pas pris une ride.
RépondreSupprimerAvec ce poème tu rends un bel hommage à ceux qui sont morts ! Merci
RépondreSupprimerBelle façon de se souvenir de la
RépondreSupprimerparticipation du Portugal à cette
guerre avec ce poème de Pessoa.
Celui de Rimbaud, rares sont les
écoliers qui ne l'ont pas appris.
Souvenir... J'avais 13 ou 14 ans. Je faisais du théâtre. En attendant qu'on installe le sommaire décor entre les scènes plus longues, certains récitaient et conduisaient la soirée. J'étais de ceux-là. Le "dormeur du val", c'était moi. Pâle comme la lune et pour cause. La main sur la poitrine. J'ouvrais ma veste de soldat au dernier vers, ma chemise blanche était percée par deux fois au niveau du cœur de deux trous nets et noirs auréolés de sang et je m'effondrais. Merci pour ce poème que j'ai tellement aimé.
RépondreSupprimerMon poème préféré.......
RépondreSupprimerQuand j'étais prof, je travaillais souvent ce poème avec mes élèves, je l'adore. Tu me rappelles de bons souvenirs...Bises.
RépondreSupprimerun seul mot... merci ;
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